Les cinémas traversent la pandémie

Par Sylvain Turcotte 9:03 AM - 28 septembre 2021
Temps de lecture :

Les salles de cinéma ont connu une année 2020 difficile, mais leur avenir n’en est pas moins rose.

Les salles de cinéma sont passées à travers de la crise de la pandémie, même si les chiffres avancés par l’Institut de la statistique du Québec parlent d’une baisse d’achalandage de 77% pour 2020. Parole du directeur général des ciné-centres de Sept-Îles et Baie-Comeau, Claude Rémillard, l’intérêt pour le visionnement sur grand écran a encore sa place.

M. Rémillard indique d’entrée de jeu que l’Institut n’a pas le choix de sortir ses chiffres. Il mentionne toutefois que la Côte-Nord a été moins touchée que les autres alors que la région ne s’est pas retrouvée en zone orange ou rouge en 2020.

Les ciné-centres de Sept-Îles et Baie-Comeau ont toutefois dû composer avec certaines fermetures.

Le directeur général réfute d’une certaine manière les données pour le pourcentage de films québécois présentés lors de cette année particulière, un 9% pour la Côte-Nord, 13% ailleurs.

« Le Club Vinland et La Déesse des mouches à feu étaient à l’affiche, mais ils ont été retirés par le producteur et s’en est suivie la fermeture des cinémas. Ils auraient pu se retrouver à nouveau sur les grands écrans de la Côte-Nord, mais, ils auraient passé pour de « vieux films », a-t-il dit.

« Ce sont les pires statistiques pour la Côte-Nord, mais on a toujours joué les films québécois. Ce n’est qu’un concours de circonstances », ajoute-t-il.

Il évoque aussi que le Club Vinland a été présenté à une période de la pandémie où les gens n’étaient pas à l’aise d’aller en public et que ce film ciblait un auditoire plus âgé.

M. Rémillard soutient que l’intérêt des Nord-Côtiers pour les films en salle a repris. Il s’attend à ce que Maria Chapdelaine attire les cinéphiles comme Dune, le dernier de Denis Villeneuve, qui sera bientôt en salle.

Le contexte de la pandémie a d’ailleurs retardé la sortie de plusieurs films attendus, notamment le nouveau James Bond.

« Nous, on loue une œuvre d’art qui se retrouve dans un musée. Les distributeurs, c’est une faveur qu’ils nous font de jouer leurs films. On est dépendant d’eux et des ententes ». Pour certains films, il y a un minimum de semaines à l’affiche à respecter. « Des fois, ça fait un entonnoir. »

Par ailleurs, Claude Rémillard précise que bien souvent des films sont testés à Baie-Comeau pour en déterminer l’intérêt ou non, mais « on ne veut pas faire manquer les primeurs à Sept-Îles. »

Pour plus de détails sur le bulletin de la fréquentation des cinémas : https://statistique.quebec.ca/fr/communique/baisse-77-pourcent-du-nombre-entrees-salles-de-cinema-quebec-2020

Il y a de l’avenir pour les salles de cinéma

On parle des cinémas dans une année qui n’est pas belle. La pandémie aurait pu faire mal aux salles de cinéma, mais le support de la SODEC, de Téléfilm Canada et les autres mesures en places par les paliers de gouvernement ont fait qu’elles n’ont pas été dans une mauvaise situation.

« La SODEC nous a beaucoup aidés. Elle nous a supportés pour diminuer les risques. Même s’il n’y a personne dans la salle, il y a des frais minimums pour un film », indique Claude Rémillard, directeur général des ciné-centres de Sept-Îles et Baie-Comeau.

« Ça ne remet pas en cause l’avenir du cinéma au Québec et dans la région. Le après pandémie nous fait peur, mais je suis confiant pour la Côte-Nord. »

M. Rémillard ne s’inquiète pas également de la compétition, les Netflix, Disney Channel et autres. « Il y a du bon et du mauvais, mais il y aura toujours des films qui seront faits pour être et vus en salle. Même Denis Villeneuve (réalisateur québécois) dit la même chose. Il y aura toujours de la place pour le grand écran. L’équipement technique est en développement. »

Le directeur général des deux ciné-centres de la région indique que l’équipement sonore a été changé dans quatre de ses sept salles. Il ne reste qu’à procéder dans une salle à Sept-Îles et deux à Baie-Comeau. Il s’agit de dizaine de milliers de dollars par salle.

« On fait continuellement des travaux. On a travaillé sur l’image et les sièges, là on est rendu au son ».

M. Rémillard rêve de projecteurs avec lumière au laser, mais c’est un rêve très coûteux, qui pourrait prendre des années à être rentabilisés alors qu’il y a qu’une quinzaine de représentations par semaine pour l’ensemble des deux lieux. Ça se chiffre à 100 000 $ par équipement.

Pour ce qui est de projets, « on regarde pour des idées, mais… ». Il avance que le visuel extérieur du ciné-centre de Sept-Îles pourrait être appelé à changer, entre autres que les films ne soient plus affichés sur le tableau du haut.

Partager cet article