Vaccination : la CSN anticipe la même impasse le 15 novembre
Le président du conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, rappelle que le rôle d’un syndicat est de défendre tous ses membres, qu’ils soient minoritaires ou non avec leur position.
Après l’avoir réclamé, la CSN n’est évidemment pas contre le virage à 180 degrés du gouvernement, qui a finalement repoussé d’un mois l’ultimatum lancé au personnel de la santé de se faire doublement vacciner, sous peine de sanction. Mais on estime du même souffle que demeurer dans la voie de la vaccination obligatoire conduira inéluctablement à une impasse.
« Prenons quelqu’un qui ne s’est jamais fait vacciner jusqu’ici. Pourquoi que d’ici un mois, cette personne changerait d’idée? C’est encore tout un pari que prend le gouvernement », a fait valoir le président du conseil central Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, en entrevue avec Le Manic. « On ne veut pas qu’il impose (la vaccination). Sans ça, on va se retrouver dans la même situation le 15 novembre. »
M. Tremblay croit que le gouvernement s’entête inutilement à vouloir imposer la vaccination aux employés du réseau de la santé, alors que les nombreux tests de dépistage qu’ils passent assurent la sécurité du public.
« Quand tu es doublement vacciné, tu ne passes plus de tests. Est-ce que le risque est plus grand que pour quelqu’un qui est testé trois à quatre fois par semaine? Et on sait qu’on peut transmettre la COVID même si on est doublement vacciné. (…) Il faut bien dire à la population que la personne qui vous donne des soins est testée à plusieurs reprises dans une semaine », a-t-il enchaîné.
Défendre l’indéfendable
Ceci dit, Guillaume Tremblay assure qu’il ne cherche pas à défendre l’indéfendable avec ce point de vue. Il a tenu à rappeler quelques fois durant l’entrevue que la CSN, comme organisation, recommande fortement la vaccination à ses membres, mais que le choix personnel demeure.
Il indique également qu’avec cette position, le syndicat ne devient pas un promoteur de la doctrine de l’État. « En recommandant la vaccination, on s’appuie sur la science. Ce n’est pas un appui à l’État. »
Le président du conseil Côte-Nord rappelle de plus que les syndicats ne peuvent écarter la minorité pour se ranger derrière la majorité. Le fait que tous les salariés d’une même entreprise, qu’ils soient syndiqués ou non, doivent payer une cotisation syndicale lorsqu’il y a une accréditation pour cette entreprise contraint les syndicats à devoir représenter tout le monde, sans exception.
« La loi nous oblige à défendre tous les membres de l’accréditation syndicale. Évidemment, les syndicats sont là pour les grands enjeux collectifs, mais on est tout de même confrontés aux choix individuels. Ça peut nous mettre évidemment dans une drôle de position, mais on a des obligations et c’est sûr qu’on va les respecter. »
En terminant, M. Tremblay a confié qu’il aurait bien aimé se trouver dans les officines gouvernementales les 12 et 13 octobre, quand le gouvernement a exprimé sa volte-face.
« C’était vraiment à la dernière minute. Le réseau a fait toutes sortes de pirouettes pour essayer de s’ajuster et bang, on change d’idée. Je ne sais pas ce qui a pu se passer la veille du changement de décision, mais ça devait être quelque chose de gros », a-t-il conclu.
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