Un bris mécanique écourte la saison de L’Héritage 1

Par Johannie Gaudreault 1:00 PM - 19 octobre 2021
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Le traversier L’Héritage 1 a connu une excellente saison d’après son capitaine Jean-Philippe Rioux, et ce, malgré une fin plus rapide que prévue en raison d’un bris mécanique. Photo : Facebook

Le traversier L’Héritage 1, qui relie Trois-Pistoles et Les Escoumins, a terminé sa saison quelques jours à l’avance en raison d’un bris mécanique mineur. Au final, le capitaine Jean-Philippe Rioux qualifie la saison d’excellente en tenant compte du contexte pandémique.

Le navire devait conclure ses traversées annuelles le 11 octobre, mais le propulseur d’étrave, pièce importante pour l’accostage notamment, n’a pas tenu jusqu’à la fin de la saison.

« On a pris la décision d’arrêter le service le 9 octobre. Il aurait été trop coûteux de déployer beaucoup de ressources pour réparer le bris dans un délai assez court pour reprendre avant le 11 », affirme le capitaine.

Le traversier sera réparé au cours des prochains jours et son entretien annuel sera également effectué par les employés avant sa période d’hivernage à la marina de Rivière-du-Loup.

« C’est un bris mineur qui ne compromet en rien la saison prochaine. Il était toutefois impossible de poursuivre sans la réparation de la pièce. Les risques pour la sécurité des passagers auraient été trop grands », soutient M. Rioux, précisant que les traversées du mois d’octobre sont moins achalandées, ce qui a engendré peu de pertes pour l’entreprise.

Ce dommage matériel a tout de même causé une déception chez le capitaine et les autres employés.

« On veut démontrer que nous sommes une traverse fiable et c’est la première fois qu’on doit annuler notre service pour plusieurs jours en raison d’un bris mécanique. C’est certain qu’on était déçu, mais on a fait passer la sécurité avant tout », dévoile M. Rioux.

Bilan

Du 11 mai au 9 octobre, L’Héritage 1 a transporté 26 000 passagers et réalisé plus de 500 voyages durant 145 jours de traversée. Un bilan qui satisfait les attentes du capitaine Jean-Philippe Rioux, qui en est à sa quatrième saison sur le traversier.

« Ce sont des statistiques d’achalandage moins élevées si on les compare aux cinq dernières années à partir de 2019, mais le contexte actuel fait en sorte que c’est très acceptable. Au début de la saison, nous devions fonctionner qu’à 75 % de notre capacité en raison des normes sanitaires », explique M. Rioux.

Habituellement, le navire transporte 30 000 passagers « lors d’une bonne année normale ». En 2019, ce chiffre a augmenté à 38 000, un record selon le capitaine. « La deuxième meilleure saison se situe à 33 000 passagers », ajoute-t-il.

La Compagnie de navigation des Basques, propriétaire du traversier, a mis en place une nouvelle stratégie cette saison. À compter du 24 juin jusqu’à la mi-juillet, le nombre de voyages effectués par jour a été augmenté comparativement aux années précédentes.

« Tous les voyages se sont remplis. On a gagné notre pari, estime Jean-Philippe Rioux. On peut dire que de la Fête nationale jusqu’à la fête du Travail, le navire était rempli à pleine capacité trois jours à l’avance. Ça s’est avéré un bon test pour les années futures. »

Quant au mois de septembre, il n’a pas été moins surprenant pour le capitaine. L’absence de touristes internationaux en raison de la pandémie s’est fait sentir, mais a été comblée par les Québécois.

« On était habitués de recevoir un grand nombre de français et d’asiatiques à cette période. Mais cette année, on dirait que plusieurs Québécois se sont dit qu’ils attendraient le mois de septembre pour prendre leurs vacances, parce que c’est plus tranquille et qu’il fait encore beau. C’est ce qu’on a senti », indique-t-il.

Même si le traversier n’était pas toujours chargé, un bon taux d’achalandage a été enregistré, soit un minimum de 75 % pour toutes les traversées du mois. Octobre n’a pas fait d’exception à son habitude.

« C’est toujours le pire mois de l’année. C’est bon les fins de semaine, mais en semaine c’est plus tranquille, ce qui a été le cas cette saison », divulgue M. Rioux.

Pénurie de main-d’œuvre

La pénurie de main-d’œuvre touche depuis plusieurs années le service de traversier Trois-Pistoles Les Escoumins. Un grand roulement de personnel est observé chez les matelots et les employés de la billetterie, entre autres.

« Il n’est pas rare que l’on doive embaucher quatre à cinq nouvelles personnes chaque année », confirme Jean-Philippe Rioux.

Mais, la problématique est amplifiée du côté des employés brevetés comme les capitaines, les officiers de navigation et les mécaniciens.

« On est chanceux cette année, nous étions deux capitaines et deux officiers de navigation et il y a des chances qu’ils restent en poste quelques années encore. Mais, pour les mécaniciens, à partir de la mi-août, on a couru à gauche et à droite pour en trouver », fait savoir le capitaine Rioux.

Les mécaniciens de la marine sont rares puisqu’ils doivent être polyvalents et toucher à plusieurs types de mécanique. De plus, ils peuvent travailler à plusieurs endroits, pas seulement sur les navires.

« Tandis que les officiers de navigation ont peu d’opportunité d’emploi en dehors des bateaux », note M. Rioux qui précise que les travailleurs étrangers sont de plus en plus embauchés pour contrer la pénurie de main-d’œuvre.

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