« Les baleines ne sont pas éternelles » – India Desjardins

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 26 octobre 2021
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L’auteure du livre documentaire Les Baleines et nous, India Desjardins, ne peut passer un été sans venir observer les cétacés au camping Paradis Marin aux Bergeronnes. Photo : Courtoisie

Le propriétaire du camping Paradis Marin aux Bergeronnes, Dominique Simard, a inspiré le nouveau livre documentaire de l’auteure India Desjardins Les Baleines et nous. Entremêlé d’anecdotes et de faits scientifiques, l’ouvrage sensibilise à la préservation de la faune marine.

« Les baleines ne sont pas éternelles et on l’oublie souvent, soutient India Desjardins. Moi-même je les ai prises pour acquises et ça m’a frappée de voir que la population de certaines espèces était en forte diminution quand je suis revenue les voir aux Bergeronnes après plusieurs années. »

L’auteure, connue notamment pour la série jeunesse Le journal d’Aurélie Laflamme, s’émerveille devant ces géants marins depuis l’enfance. Toutefois, c’est en 2014, lors de son passage au Festilivre des Bergeronnes, qu’elle a remarqué qu’elles étaient moins présentes dans les eaux du Saint-Laurent.

« J’ai vraiment eu un coup de cœur pour Les Bergeronnes. J’ai fait la rencontre de Dominique Simard et de Patrice Corbeil, entre autres, qui m’ont invitée à revenir au camping et à en apprendre plus sur les baleines, ce que j’ai fait deux ans plus tard avec mon conjoint », raconte India Desjardins, en entrevue au Journal Haute-Côte-Nord.

Depuis ce temps, l’écrivaine ne peut se passer de ses vacances en Haute-Côte-Nord. « J’ai besoin de revenir tous les étés et de passer un moment aux Bergeronnes. J’y pense une année d’avance et c’est vraiment important pour moi », dévoile celle qui s’est liée d’amitié avec plusieurs hautnord-côtiers.

Quant à Dominique Simard, ce sont ses anecdotes qui ont inspiré India Desjardins pour Les Baleines et nous. « Je suis partie de ses anecdotes pour vérifier des faits scientifiques avec le GREMM à Tadoussac. Par exemple, pourquoi les bélugas se prennent dans des filets ou pourquoi doivent-ils remonter à la surface pour respirer? » explique-t-elle.

Les réponses, elle les a vulgarisées afin de rendre le livre documentaire accessible à tous, surtout qu’elles sont accompagnées de magnifiques illustrations réalisées par Nathalie Dion.

« Pour les enfants en plus bas âge, ce sont les images qui sont intéressantes, ajoute l’auteure. Mais, ils peuvent apprendre de nouveaux mots plus scientifiques et poser des questions à leurs parents. »

India Desjardins a même exploré certains faits mythiques racontés aux enfants. Les chants des baleines ont-ils inspiré ceux des sirènes? Est-il possible qu’une baleine avale un Pinocchio?

« Maintenant, je sais que ce n’est pas possible puisque l’estomac de la baleine n’est pas assez grand pour avaler un être humain », précise-t-elle.

Protection de la faune marine

Au terme de ses recherches et de ses discussions pour l’écriture du livre, India Desjardins estime préoccupante la diminution du nombre de mammifères marins dans le fleuve Saint-Laurent.

Les baleines bleues, par exemple, étaient au nombre de 200 000 il y a 20 ans, alors qu’elles sont désormais plus que 5 000 à parcourir le monde.

« On voit que notre relation avec la nature n’est pas saine, regrette-t-elle. Il faut prendre des actions concrètes en tant que société pour préserver l’écosystème marin et la faune qui y vit. On peut poser des gestes individuels également comme la réduction du trafic et du bruit maritime. J’ai développé un côté activiste pour cette cause. »

D’ailleurs, elle relate des propos « intéressants » du propriétaire du camping bergeronnais dans son livre documentaire. « Dominique Simard est un grand protecteur de son terrain. Il s’inquiète de qui va préserver ses terres et s’assurer qu’elles soient utilisées à bon escient dans l’avenir », résume l’écrivaine qui admire l’intelligence et la passion de M. Simard.

« Il vit à l’année à proximité des baleines. Il a acquis de l’expérience en les observant au fil des années. Il a plein d’idées de solutions pour aider à leur protection. Il devrait être intégré à des discussions sur la préservation de la faune marine. Il est tellement intéressant », clame India Desjardins.

Mêmes valeurs

Dominique Simard, qui est propriétaire du terrain du Paradis Marin depuis 1978, a accepté de participer au projet de l’auteure puisqu’il rencontrait ses valeurs de protection de l’environnement.

« Chaque personne doit faire des gestes si on veut améliorer le sort de l’environnement et des baleines. Il y a beaucoup de monde qui veut sauver la planète, mais ça se fait un geste à la fois », croit-il.

Le Bergeronnais d’origine a d’abord connu le père d’India Desjardins il y a plus de 15 ans.

« J’étais content de rencontrer sa fille lors du Festilivre, dit-il. Mes histoires l’ont intéressée et elle est revenue me voir pour que je lui en raconte plus. Ça m’a fait plaisir de répondre à ses questions. »

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