L’or bleu: source de tourments à Colombier

Par Shirley Kennedy 2:00 PM - 23 novembre 2021
Temps de lecture :

La Municipalité de Colombier gère un vaste territoire d’une superficie de 381,7 km² comprenant plusieurs zones de villégiature. Photo : Courtoisie

Interpellée par d’autres médias régionaux à la suite de notre reportage sur la problématique d’eau potable à Cap Colombier, la mairesse de la localité Claire Savard, résume la position dans laquelle se trouvent les résidents du secteur de villégiature de Cap Colombier, et celle du conseil municipal qui vient d’entrer en poste.

Le 16 novembre, les élus et les résidents de Cap Colombier se sont rencontrés afin de faire une mise au point sur la situation d’approvisionnement en eau potable.

« Je me suis informée à la sécurité publique et à l’avocat de la Municipalité. C’est un gros sujet complexe. On les comprend qu’ils n’ont pas d’eau mais ils doivent comprendre qu’on a un grand territoire », avise la mairesse.

Selon les informations qu’elle détient, l’élue estime que ce n’est pas de compétence municipale que de fournir de l’eau à des résidents en zone de villégiature. D’autant plus que certains sont établis sur leur terrain alors que d’autres ont des baux de location avec la MRC de La Haute-Côte-Nord.

« C’est compliqué et d’après la sécurité publique qui a fait des études de sol, c’est à cause de l’érosion qu’ils perdent leurs puits. Et si on veut faire des puits artésiens, ça prend une expertise qui pourrait être payée par la MRC. Mais dans ce cas-là, ça se peut qu’ils soient évacués. Il y a des propriétaires qui s’attendent à obtenir 250 000 $ mais peut-être qu’ils n’auront pas ça », tempère Claire Savard.

Le territoire de Colombier qui s’étend jusqu’au chemin de la rivière Bersimis en passant par le lac Étroit, le lac MacDonald, le premier lac Colombier, les Ilets Jérémie et Cap Colombier, est également assorti de trois anses, dont deux ont un système d’eau communautaire, soit l’Anse à Conrad et l’Anse aux Rochers.

Quant aux résidents de l’Anse Charron, « ils sont chanceux, mais ils paient très cher de taxes avec la vue sur le fleuve en plus, mais ils ont accès au service d’eau municipal qui transite en gravité à partir des installations de l’autre côté de la route 138.

Les résidents du premier lac Colombier viennent chercher de l’eau à la municipalité, et il y a trois résidents de la rue Principale Est qui font de même. C’est pas drôle transporter de l’eau », convient madame Savard.

Le problème de taxes élevées des petites localités est récurrent en région. « Tout le monde paye cher, on n’est pas assez nombreux. Au lac Étroit il y a 23 résidents, 53 à Cap Colombier, 13 au premier lac Colombier dont quatre seulement sont des résidents permanents et un ou deux résidents au lac Mac Donald », précise la mairesse de la localité qui compte 674 habitants.

Ce que craint la mairesse Savard, c’est que les résidents de Cap Colombier « croient avoir ouvert des portes en sortant sur la place publique afin d’obtenir l’expertise, mais s’ils sont obligés d’évacuer ce sera pas mieux. C’est un dossier très complexe », répète-t-elle.

Solution durable

Pour Sylvie Picard résidente de Cap Colombier qui doit s’approvisionner à même la sortie d’eau de jardin de la Municipalité, la piste de solution qu’aurait proposé le député de René-Lévesque Martin Ouellet, c’est d’essayer d’obtenir un programme d’aide financière pour la construction d’un aqueduc.

Selon elle, la Municipalité doit se tourner vers la MRC de La Haute-Côte-Nord et le député Ouellet afin que des mesures d’urgence soient déclenchées pour que les résidents de Cap Colombier soient desservis dans l’intervalle à ce qu’une solution durable soit mise en place.

« Nous devons être indemnisés pour nos puits emportés par l’érosion. Le député est ouvert, il nous offre même de travailler le dossier et trouver du financement pour un aqueduc. Il faut sortir de la crise, je suis arrivée en bout de course, je n’ai plus de solution, je ne peux plus trouver de l’eau dans les limites de mon terrain. J’espère que la Municipalité prendra ses responsabilités en amorçant la revitalisation de Cap Colombier pour les 24 résidents », a conclu Sylvie Picard.

Partager cet article