Sacré-Coeur veut être le leader régional dans l’attractivité et la rétention de sa population

Par Shirley Kennedy 4:58 PM - 1 Décembre 2021
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Marjorie Deschênes et Serge Deschênes de la Société de développement de Sacré-Coeur et madame le maire de Sacré-Coeur Lise Boulianne.

Afin de répondre aux défis de la pénurie de main d’oeuvre et assurer une rétention optimale de sa population, la Société de développement et la Municipalité de Sacré-Coeur ont dévoilé le 1er décembre, la démarche et le plan de rétention et d’attractivité auquel les citoyens, les citoyennes et l’écosystème de la région seront invités à s’impliquer.

Par le biais d’un comité de coordination qui fait actuellement l’objet d’un appel de candidatures sur les réseaux sociaux de la Municipalité et de la Société de développement de Sacré-Coeur, les deux organisations désirent se mettre au travail maintenant, pour les défis à venir. Ils seront supervisés par Martin Jean de la firme Trigone.

« Au niveau de la main d’oeuvre, dans les cinq années à venir, le défi sera plus grand, nous le savons. Nous devons nous préparer pour répondre à ce défi. Ces défis, nous les voyons comme des opportunités et non comme des problèmes. Nous savons que le monde est en changement. On doit s’adapter à ces changements-là », dit Marjorie Deschênes, directrice de la SDSC.

Travailler en symbiose

D’ici le 18 décembre, la SDSC et la Municipalité ont l’intention de recruter tous ceux et celles qui pourront « mettre l’épaule à la roue » dans cette démarche novatrice. Et selon les dires de madame Deschênes, il n’y aura pas de profilage dans le processus. « Nous voulons être inclusifs dans cette démarche. Donc nous n’avons pas de nombre de personnes précis et si nous sommes nombreux, nous travaillerons autrement, en sous-comités, on verra ».

Madame le maire de Sacré-Coeur Lise Boulianne, confirme ce que plusieurs acteurs de développement économique savent d’ores et déjà. « Il y a quelques temps que nous sommes conscients du phénomène de décroissance démographique à la Municipalité et qu’on se demande comment réagir, à la table des maires à la MRC aussi. La Côte-Nord à mon avis, vit sa plus forte décroissance démographique et est selon moi, la région la plus riche en matières premières. Mais n’empêche que notre région voit sa population décroître, ses richesses être exportées aux quatre coins du continent et même encore plus, et tout ça à un rythme effarant », dit-elle.

Il est indéniable dans l’esprit de l’élue sacré-coeuroise, que les citoyens et citoyennes doivent être partie prenante de la démarche, puisque « nous avons ensemble, la responsabilité de cultiver un terreau fertile qui initiera de nouvelles façons de faire, de nouvelles idées, de nouvelles initiatives. Un terreau qui favorisera la croissance socio-économique de notre milieu ».

Le nouveau président de la SDSC Serge Deschênes, estime que le changement est inscrit dans le fonctionnement même d’une communauté, « et tout comme notre région, Sacré-Coeur doit faire face à une réalité économique et sociale. Pour ce faire, « des actions solides, crédibles et bien enlignées sur les besoins des familles, des entreprises et des travailleurs », doivent être mises de l’avant.

Les enjeux

Monsieur Deschênes rappelle qu’en 1985, Sacré-Coeur a relevé le défi de créer des emplois avec Boisaco et son modèle d’affaires qui a fait ses preuves. Ce dernier est optimiste et surtout déterminé, qu’avec le soutien de la firme Trigone « dont l’expertise apportera un regard différent, des idées et des propositions, une fois de plus, la communauté et son noyau économique fort, sauront démontrer la détermination. C’est du long terme et on ne pourra pas faire ça tout seuls. On aura besoin d’aide régionalement mais on veut être les leaders ».

Autre enjeu qui fera sûrement l’envie de plusieurs localités de la Côte-Nord, c’est le plein emploi qui est en force à Sacré-Coeur. « C’est un peu la pyramide inversée que nous vivons », ajoute Marjorie Deschênes. Mais les services ne suivent pas, clairement affaiblis par le manque de personnel. « Beaucoup de commerces sont fermés, ajoute madame Boulianne. C’est désolant de voir tous les services qui ont quitté. Ce sera un défi aussi d’offrir des services. Et à mon avis ça va passer par de nouveaux arrivants. Il faudra essayer de créer une façon de présenter nos attraits, intéresser les gens à s’installer à Sacré-Coeur ».

À titre d’exemple, la directrice de la SDSC énumère des statistiques éloquentes. « En 2011, il y avait 131 élèves de la maternelle à la 6e année à Sacré-Coeur. En 2021 ils sont 94. Ce qui signifie que nous avons perdu 22% de la clientèle en 5 ans ».

Tandis que le poumon économique de Sacré-Coeur qu’est l’industrie forestière vit une pénurie de main d’oeuvre chronique depuis quelques années déjà, la crise du logement est également pointée du doigt par madame le maire, qui confirme que des démarches sont en cours afin d’ériger un développement domiciliaire.

Mais il n’y a pas que l’industrie forestière à Sacré-Coeur, rappelle madame Boulianne. « Sacré-Coeur est aussi le village à prédominance agricole de la Côte-Nord. Il y a sûrement plein de projets qui dorment sur les tablettes faute de promoteurs et d’employés ».

Travailler en synergie, dans le dialogue et avec la proximité qui leur est propre, les acteurs de développement de Sacré-Coeur préfèrent être en action plutôt qu’en réaction en anticipant les défis de l’avenir.

« Le monde change et nous devons nous adapter, travailler avec les forces de tous et chacun, pas seulement avec la cime. On veut étendre une toile à Sacré-Coeur pour ensemble, bâtir notre avenir », lance Marjorie Deschênes.

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