Photographies coquines : Reconnaissances internationales pour le Bergeronnais Michel Bouchard

Par Shirley Kennedy 12:00 PM - 4 janvier 2022
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La photographie qui lui a valu récemment le premier prix d’un prestigieux concours international. Photo : Courtoisie Michel Bouchard

Michel Bouchard originaire des Bergeronnes, n’aurait jamais pu imaginer un jour voir ses talents de photographe reconnus sur la scène internationale et même remporter une première place comme ce fut le cas dernièrement.

Celui qui réside à Montréal depuis plusieurs années où il œuvre en ébénisterie à son propre compte, a vu son talent éclore dans la métropole, dans des circonstances tout aussi inattendues.

Fils du regretté homme d’affaires Welleston Bouchard, Michel est bien connu pour sa personnalité affable. Autodidacte et passionné, il y a bon nombre d’années qu’il s’adonne à la photographie.

« Ça fait longtemps que je fais de la photo et comme tout le monde, je montrais mes photos. Dans ma tête, y a pas personne qui va dire à quelqu’un d’autre: tes photos sont pas belles… », constate-t-il.

Un soir de 2015 dans un restaurant montréalais où un photographe chevronné prend place, une amie commune demande au professionnel de jeter un œil sur les photos de son ami Michel.

Impressionné, il invite ce dernier à s’inscrire à un concours imminent en Espagne. Deux photos et quelques semaines plus tard, il décroche les deuxième et troisième places.

Liberté

Pendant les sept dernières années, le talent et le travail de Michel se sont déployés outre-mer grâce au bouche à oreille, à ses amis et bien sûr via les médias sociaux. Un parcours atypique il va sans dire, pour un homme qui n’a que faire des interprétations douteuses et blagues de mauvais goût.

« La nudité pour moi, ça représente la liberté et non la sexualité, ajoute-t-il. C’est un travail à deux, il faut qu’il y ait un déclic, une stabilité au niveau de l’environnement », affirme celui qui ne se considère pas comme un photographe professionnel et qui surtout, n’effectue aucune retouche sur ses images.

Au cours de son cheminement qui l’a mené à remporter plusieurs concours dans divers pays, il fait la rencontre d’un photographe issu du monde universitaire.

« J’ai fait une exposition et il s’est présenté. Il m’a dit: je viens de regarder votre portfolio et je viens de comprendre ce qui vous distingue, vous arrivez à capturer le moment présent. Vous avez un don et si un jour je réussis à faire une seule photo comme les vôtres, je serai satisfait », rapporte-t-il fier et étonné à la fois.

Capturer le moment présent

Dès lors, Michel Bouchard comprend que sa différence, sa touche, sa signature, se trouvent dans la capture qu’il fait du moment présent.

« Pour qu’une photo soit bonne, il faut que tu le ressentes. Il faut que la personne soit bien. Jamais je n’imposerai quelque chose à quelqu’un qui ne soit pas naturel. Jamais je ne dirai: lève-toi le bras, sors ta hanche, fait ci, fait ça », explique M. Bouchard.

« À partir de là, les modèles n’ont pas l’impression de faire une séance, poursuit-il. Je leur dit, fais tes affaires et ne t’occupes pas de moi. Je prends mon temps, ça peut durer quatre heures, ça ne me dérange pas. La personne s’acclimate et à un moment donné, le résultat il est là ».

Perception

Bien que la perception québécoise soit aux antipodes de celles de nos cousins français ou de nos voisins américains en ce qui concerne l’art et la nudité, ce grand voyageur devant l’éternel constate que des changements de mentalité s’opèrent, lentement.

« Ici au Québec ça commence tout juste à évoluer. À New York les femmes ont le droit de se promener seins nus, à Barcelone et San Francisco c’est la même chose. Pour moi c’est de l’art. Dans ma tête, il n’y a rien de plus beau qu’un corps de femme ».

De fil en aiguille et de séance en séance, les modèles qui s’exposent devant la lentille de Michel, se sentent davantage à l’aise et une complicité s’installe sans arrière-pensée.

« C’est arrivé une seule fois que j’ai développé une relation amoureuse avec un modèle et ça s’est passé dans un contexte autre que la séance. Très vite, les modèles s’aperçoivent que je ne suis pas un voyeur ou un désaxé», dira celui dont le travail a même fait la première page d’Emergence Magazine.

La suite

Sa récente distinction, le premier prix du concours , est le résultat d’une séance photo réalisée dans son véhicule récréatif avec une bonne amie, Julia Renaudot.

L’an prochain si la situation sanitaire le permet, il aimerait bien bourlinguer sa Côte-Nord natale à bord de son véhicule récréatif, et prendre des clichés là où le vent le mènera.

D’ici là il promet de revenir dans sa résidence secondaire des Bergeronnes, sise sur les berges du fleuve Saint-Laurent, sans oublier sa précieuse mallette dans laquelle il range ses outils, deux appareils de la gamme D5 de Nikon.

Reconnaissant, confiant, Michel Bouchard remercie tous ceux et celles qui aiment son travail et surtout les modèles qui se prêtent au jeu et sans qui il n’aurait pu recevoir les distinctions qui ornent son curriculum vitae de photographe amateur, faut-il le préciser.

Un statut qui a bien failli changer au début de la pandémie, alors qu’il a été invité à prendre part à un concours afin d’élire le photographe officiel d’une compagnie de lingerie.

« J’ai été approché par les gens du marketing de la compagnie et selon eux j’avais de bonnes chances, mais la COVID-19 a freiné mon élan », conclut-il, sans amertume aucune, regardant l’avenir de son œil aiguisé.

Les talents du photographe bergeronnais Michel Bouchard ont été reconnus à l’international. Photo : Courtoisie

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