La Haute-Côte-Nord dans la lentille de Jocelyn Praud

Ce cliché de myes en train de s’alimenter a valu le premier prix du concours du magazine Nature Sauvage au photographe animalier Jocelyn Praud, résident des Bergeronnes. Photo : Jocelyn Praud
Le photographe animalier Jocelyn Praud, résident des Bergeronnes depuis peu, espérait une fois de plus avoir la faune de la Haute-Côte-Nord dans sa lentille en 2021, malgré les mesures sanitaires pandémiques. Plusieurs clichés qu’il a réussi à capturer se retrouvent dans son top rencontres animalières.
« L’hiver dernier a plutôt mal commencé. Les déplacements entre régions étant interdits, il m’était impossible de me promener à travers la province à la recherche d’animaux comme j’ai l’habitude de faire », indique le photographe dans son blogue La nature sauvage du Québec.
Cependant, ses temps libres plus nombreux lui ont permis de concrétiser un projet qu’il avait dans ses cartons avec son amie Maude Pelletier. Il s’agit d’un livre à colorier éducatif.
« C’est définitivement l’une des choses qui a le plus marqué mon année. Les ventes ont vraiment, et de loin, dépassé toutes nos attentes », affirme M. Praud.
Côté photographie, le Sherbrookois d’origine en a fait beaucoup moins que les années précédentes, mais il a tout de même pu vivre de superbes rencontres animalières au Saguenay-Lac-Saint-Jean et sur notre territoire. En Haute-Côte-Nord, il s’est notamment surpris à s’attarder à un groupe de myes qui s’alimentaient dans la vase aux Bergeronnes.
« Alors que la marée était en train de descendre, j’ai aperçu le jet des myes communes qui s’alimentaient dans la vase, profitant des dernières gouttes d’eau avant la marée basse. Je me suis donc mis par terre, et j’ai essayé de photographier la scène. C’était un défi assez complexe qui, sur le coup, relevait surtout de l’expérimentation », commente-t-il.
C’était une première pour lui, donc il a dû essayer différentes manières pour obtenir des images à son goût « d’un phénomène que je connaissais, mais que je n’avais même pas considéré essayer de photographier un jour ».
Ses photos originales lui ont d’ailleurs valu le premier prix du concours du magazine Nature Sauvage dans la catégorie Fleuve Saint-Laurent.
Les baleines
Un photographe animalier digne de ce nom ne peut passer par Tadoussac sans tenter de capturer sa plus belle photographie de baleine. Ce fut le cas de Jocelyn Praud qui a encore une fois passé plusieurs heures sur l’eau en compagnie des mammifères marins du Saint-Laurent.
« Je suis moins sorti que j’aurais voulu, entre autres à cause de la météo, mais j’ai tout de même eu le bonheur de vivre des moments d’exceptions avec les géantes du fleuve. C’est cet été que j’ai pu prendre ma première bonne image de béluga alors qu’un individu est sorti tout près, sans avertissement », raconte-t-il.
Rappelons que la saison dernière s’est avérée particulièrement exceptionnelle en ce qui a trait au nombre de baleines présentes entre Les Escoumins et Tadoussac.
Les oiseaux
Parmi les rencontres animalières marquantes de Jocelyn Praud, on retrouve aussi des oiseaux, dont la bernache cravant et les bécasseaux violets. Du côté des bernaches, cette espèce n’est présente que quelques jours durant leur migration au bord du fleuve et n’est pas très facile d’approche, selon le photographe.
« Caché derrière un rocher dans les algues, après une bonne heure d’attente, un petit groupe est venu se poser près de moi pour se reposer. Une belle première personnelle en photo », dévoile-t-il.
Quant aux bécasseaux violets, c’est dans les premières neiges de l’hiver, sur les rochers glacés qui bordent la mer, que M. Praud les a rencontrés, eux qui ne sont présents que l’hiver.
« Dans un coucher de soleil magnifique, j’ai profité des fortes vagues qui s’échouaient sur les bécasseaux qui tentaient tant bien que mal de se protéger pour en saisir les gouttes et les effets de mouvement », explique l’entrepreneur qui a un attachement profond à la Haute-Côte-Nord.
Il y est arrivé pour la première fois en 2010 pour œuvrer à titre de naturaliste et plongeur scientifique pendant plusieurs années. Il a passé les deux dernières saisons hivernales au Saguenay-Lac-Saint-Jean, mais est désormais installé chez nous.

