QScale pourrait faire pleuvoir des milliards $ à Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 7:00 AM - 17 janvier 2022
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Le premier campus de traitement de données de QScale est en construction à Lévis depuis le milieu de l’année 2021. Baie-Comeau fait partie de la très courte liste des villes qui pourrait accueillir le troisième campus de l’entreprise, après celui annoncé à Saint-Bruno-de-Montarville. Photo courtoisie

Baie-Comeau est sur les rangs pour accueillir le troisième campus de traitement de données à haute densité de l’entreprise QScale au Québec, un projet qui pourrait se décliner en milliards de dollars et dont la matière première en quelque sorte, c’est l’énergie.

QScale construit actuellement des installations gigantesques à Lévis et, d’une envergure beaucoup moindre, à St-Bruno-de-Montarville, sur la rive sud de Montréal.

Son prochain campus, l’entreprise le voit encore plus grand que celui de Lévis, un projet de 140 mégawatts et dont l’investissement se chiffre à 867 millions de dollars.

« Idéalement, ce serait un multiple de celui de Lévis (sans préciser lequel). Plus les sites sont importants, plus d’économie d’échelle il y a et plus on est compétitifs », souligne Vincent Thibault, l’un des trois associés de l’entreprise, en ajoutant être « à la recherche d’une quantité énorme d’énergie ».

Au départ, QScale a analysé 20 villes qui pouvaient potentiellement répondre à ses principaux critères, soit la disponibilité de puissance en énergie et d’immenses terrains ainsi que la possibilité de travailler avec la communauté à des projets de récupération de la chaleur générée par les activités de ses clients.

Aujourd’hui, les villes de Baie-Comeau et de Thurso, en Outaouais, seraient les deux dernières en lice, selon des données provenant du Registre des lobbyistes. M. Thibault préfère cependant ne pas confirmer le nombre de sites toujours sur la table à dessin. « On a trois ou peut-être quatre visites de faites, dont Baie-Comeau et Thurso », répond-il.

Charmé par Baie-Comeau

Des représentants de QScale se sont rendus chez nous quelques semaines avant Noël. M. Thibault affirme avoir été charmé par le coin, mais aussi par le dynamisme du maire Yves Montigny et de l’équipe du service du développement économique. « On aime ça voir des gens dynamiques comme ça. C’est avec ça qu’on veut travailler. »

Les besoins en énergie de QScale sont tels que le choix de la ville retenue dépendra finalement d’Hydro-Québec. « La clé de voûte sera Hydro-Québec. Le coût pour se raccorder au réseau d’Hydro-Québec, c’est énorme », précise l’homme d’affaires.

« En théorie, vous (Baie-Comeau) êtes bien placés, mais en pratique, on n’a pas encore la réponse d’Hydro-Québec », reconnaît celui pour qui le climat frais de la Côte-Nord est un autre atout pour la ville.

Une demande exponentielle

La demande est exponentielle dans le secteur du traitement de données. « La demande explose actuellement. Les clients veulent réserver de la capacité future. On cherche à construire des sites encore plus importants », indique M. Thibault.

Les besoins proviennent notamment des secteurs de l’intelligence artificielle, des voitures autonomes, du biomédical, de l’aéronautique ou même du développement de vaccins.

« Les clients, lorsqu’ils viennent s’installer, engagent une équipe pour accompagner leur croissance sur les prochaines années. Une compagnie comme Pfizer aurait sa propre équipe qui s’occuperait des ordinateurs de Pfizer pour sa propre sécurité. Nous, on est propriétaire de l’infrastructure », cite-t-il en exemple.

QScale, qui a l’ambition de devenir « un fleuron québécois pour le traitement de données », ne compte pas se limiter à trois campus de traitements de données. « À long terme, on aimerait avoir cinq sites au Québec et on pense que le marché est là pour ça », ajoute l’entrepreneur. Il compare le développement des centres de traitement de données à celui de la très énergivore industrie de l’aluminium au Québec à une certaine époque.

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