Kathia Rock réinvente l’Ô Canada

Par Maxim Villeneuve 7:00 AM - 29 janvier 2022
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Kathia Rock sort un album après 25 ans de carrière en tant que comédienne et conteuse.

Pour faire entendre les enjeux des Autochtones tout en ouvrant la porte à la réconciliation, Kathia Rock a dévoilé la chanson Terres de nos aïeux. C’est un extrait du premier album de l’artiste originaire de Maliotenam qui sortira au printemps.

Le texte de cette chanson, composé par Louise Poirier, met de l’avant les dures réalités des Premières Nations. La chanson fait aussi référence à l’hymne national canadien afin de tisser un lien entre l’histoire des peuples autochtones et celle du pays.

« Ça fait des années qu’on porte nos femmes disparues, ça fait des années qu’on parle de nos enfants morts enterrés dans les terrains des pensionnats, ça fait des années que l’on parle de ces dossiers-là et là, ça suffit, c’est assez »Ça fait des années qu’on porte nos femmes disparues, ça fait des années qu’on parle de nos enfants morts enterrés dans les terrains des pensionnats, ça fait des années que l’on parle de ces dossiers-là et là, ça suffit, c’est assez.

Elle voulait faire entendre ce message une fois pour toutes, mais en le faisant dans la compréhension et avec beauté pour avancer vers la réconciliation.

« Je voulais que ce soit non accusateur, non négatif, quelque chose de lumineux pour dire « on a un message, est-ce qu’on peut s’asseoir ensemble, s’écouter, s’entendre, se comprendre » et pour porter la culture autochtone plus loin qu’elle l’est déjà », témoigne l’artiste.

« Aujourd’hui, travaillons ensemble pour un demain heureux, un demain rempli de sagesse et de transparence », dit-elle.

L’artiste pluridisciplinaire a conclu que Terres de nos aïeux était la meilleure chanson pour l’introduire dans le milieu de la musique.

« Je trouvais important de sortir ce premier texte-là pour me mettre au monde et d’arriver dans l’industrie musicale », explique Mme Rock. « C’est de montrer qui je suis et de porter mon message ».

Cette dernière espère que d’autres artistes autochtones porteront ses désirs de réconciliation et feront entendre leurs voix sur les enjeux de leurs peuples.

« Je sais que cette chanson-là, c’est une chanson qui frappe, qui reste, c’est une chanson forte et j’espère que les autres vont poursuivre à leur façon, dans leurs mots à eux », exprime l’artiste.

Kathia Rock sent qu’il y a de plus en plus de place pour les artistes autochtones sur la scène québécoise. Elle souhaite ouvrir la porte davantage pour que sa culture puisse briller.

« On n’est plus le peuple invisible, on est visibles maintenant », affirme-t-elle. « Je pense que c’est à notre tour maintenant de vous montrer et de vous partager notre culture. C’est important pour nous ».

Pour Mme Rock, l’une des façons d’avancer vers la réconciliation c’est de collaborer dans la création entre Autochtones et Allochtones.

Un aboutissement de 25 ans de carrière

Après 25 ans de carrière, la comédienne, auteure, conteuse et chanteuse se sentait fin prête à mettre en musique ses messages. À son avis, la réalisation d’un album lui permet de mélanger toutes ses disciplines artistiques tout en partageant les histoires qui lui ont été transmises.

L’artiste s’est entourée d’une équipe solide pour la supporter à travers son processus créatif. Elle travaille entre autres avec son ami de longue date, Samian des Productions Nikamu Musik. Le rappeur l’accompagne dans sa démarche et c’est « le cadeau de l’année » pour Kathia Rock.

François Lalonde travaille à la réalisation. Selon Mme Rock, c’est un partenaire idéal dans ce projet « pour son écoute, pour son partage, pour son ouverture, pour sa tendresse envers la culture et envers moi, pour l’amour de la musique ».

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