La Côte-Nord se vide
Selon les plus récentes données provenant du recensement, la Ville de Port-Cartier a vu sa population passer de 6 799 à 6 516 résidents entre 2016 et 2021.
Malgré l’abondance d’emplois et des paysages à couper le souffle, ces deux arguments ne semblent pas suffisants pour attirer ou conserver les gens sur la Côte-Nord. Les conclusions du dernier recensement sont implacables. La baisse démographique se poursuit.
Les villes de Baie-Comeau et de Port-Cartier se retrouvent dans la catégorie peu enviable des 25 municipalités canadiennes d’au moins 5 000 habitants présentant les plus fortes décroissances de la population entre 2016 et 2021.
Durant cette période, Port-Cartier est passé de 6799 à 6 516 résidents tandis que Baie-Comeau a vu sa population passer de 21 536 à 20 687 personnes.
La situation n’est guère plus réjouissante pour d’autres villes de la Côte-Nord. Sept-Îles a perdu 805 citoyens au cours des cinq dernières années. Sa population a chuté sous la barre des 28 000 pour se solder à 27 729.
Forestville a pour sa part vu son nombre d’habitants diminuer de 6,1% durant la même période. Sa population s’établit désormais à 2 892.
Déjà en action
Pour le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, la situation démographique reste tout de même encourageante au cours des dernières années alors que la perte au niveau de la migration interrégionale est de plus en plus petite.
De plus, la Ville de Baie-Comeau n’a pas attendu que les chiffres du dernier recensement soient rendus publics pour être en mode solution pour contrer la baisse démographique.
Un comité citoyen a été mis en place au printemps 2021 pour s’attaquer à cette problématique et plusieurs idées en ont émergé.
Le maire Montigny explique que la Ville souhaite notamment miser sur le plein air et l’accès facile à la nature pour attirer des jeunes à venir s’établir dans la plus populeuse des municipalités de la MRC de Manicouagan.
Parmi les autres pistes de solutions, M. Montigny croit que le développement d’un milieu éducatif postsecondaire sur la Côte-Nord pourra contribuer.
Selon lui, il faut qu’il y ait des cours universitaires qui soient entièrement enseignés sur la Côte-Nord. Il espère une collaboration entre l’Université du Québec à Rimouski qui a un pavillon à Baie-Comeau et l’Université du Québec à Chicoutimi qui a un pavillon à Sept-Îles pour atteindre cet objectif.
« On est convaincu que si les jeunes font leur formation postsecondaire ici sur la Côte-Nord, il y a beaucoup plus de chance qu’ils restent dans la région », souligne le maire.
Priorité à Sept-Îles
Du côté de Sept-Îles, son maire, Steeve Beaupré, avait fait de la rétention et de l’attraction une priorité lors de sa campagne électorale. Selon lui, pour diminuer la baisse démographique, il y a deux fronts sur lesquels il faut travailler.
Il y a tout d’abord l’attractivité de la Ville elle-même.
« Il faut réussir à se vendre. À Sept-Îles, il n’y a pas d’embouteillage. On a des services à proximité. La température est de plus en plus clémente. On développe des infrastructures sportives. Tout passe par la qualité de vie », dit le maire.
M. Beaupré croit aussi que la solution pour contrer la baisse démographique doit inclure l’immigration.
Yves Montigny partage cette idée. Il croit qu’il doit y avoir une régionalisation de l’immigration. Selon lui, la Ville de Baie-Comeau a une capacité d’accueil suffisante pour accueillir des immigrants.
« Il y a plusieurs villes au Québec, comme Baie-Comeau, qui a toutes les installations pour être 30 000 citoyens. Pourquoi ne pas favoriser l’immigration dans des municipalités où nous n’avons pas à investir des millions en infrastructures pour accueillir des immigrants? », affirme le maire de Baie-Comeau.
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