L’industrie forestière a moins de bois à couper sur la Côte-Nord

Par Steeve Paradis 5:49 PM - 22 février 2022
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La possibilité forestière a diminué de 12 % en moyenne dans la région selon les dernières données du Forestier en chef du Québec. Photo archives

Selon les chiffres dévoilés mardi par le Forestier en chef du Québec, la quantité de bois disponibles pour les industriels forestiers a significativement diminué sur la Côte-Nord. Cette baisse de la possibilité forestière est principalement due à l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette. L’industrie réclame des mesures drastiques et des investissements en conséquence afin de renverser la tendance.

La baisse de la possibilité atteint en moyenne 12 %, une diminution qui inquiète grandement le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ). La possibilité théorique passe de 3,8 à 3,5 millions de mètres cubes de bois.

« On a reçu une drôle de nouvelle aujourd’hui. Cette baisse risque d’avoir des conséquences graves sur le développement économique et pour les industriels forestiers de la région comme Arbec, Résolu ou Boisaco », a lancé le président-directeur général du CIFQ, Jean-François Samray.

« L’épidémie se termine, mais elle a laissé une cicatrice profonde sur le territoire. Le constat qu’on doit faire, c’est que l’argent n’est pas là pour faire des travaux sylvicoles, ajoute M. Samray. La pratique des 10 dernières années aura été de faire du saupoudrage. Il faut absolument remettre la forêt de la Côte-Nord en production. On le fait soit avec des travaux sylvicoles majeurs ou on le fait avec de la migration assistée, soit de prendre une essence capable de résister aux changements climatiques. »

Le CIFQ exige donc que Québec investisse de façon significative dans les travaux sylvicoles et veut voir des gestes concrets dans le prochain budget du ministre des Finances, prévu pour le 22 mars. Il réclame aussi une rencontre avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs ainsi que le Forestier en chef « afin d’avoir une image claire des orientations, mais on ne l’a pas pour l’instant ».

Le maire Yves Montigny entend réagir plus profondément jeudi, avec le préfet de la MRC de Manicouagan. Ils dévoileront alors leur position commune. Mais d’ici là, il laisse voir la même ligne de pensée que le CIFQ.

« La Côte-Nord «a un retard majeur en sylviculture. On ne reboise pas assez et la pérennité de notre forêt dépendra des investissements dans ce domaine », a-t-il affirmé.

Produits forestiers Résolu, qui exploite une scierie à Pointe-aux-Outardes, veut aussi se donner quelques jours avant de livrer le fond de sa pensée dans ce dossier. le porte-parole Louis Bouchard a fait savoir que la compagnie se donne quelques jours pour analyser les chiffres avant d’y réagir plus précisément.

« Ce n’est pas une surprise pour nous, c’est un peu à quoi on s’attendait. La baisse est d’environ 8 % sur nos aires de coupe », a soutenu le Directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales de l’entreprise, Louis Bouchard. « Il va falloir qu’on trouve des façons de contourner ça (les aires ravagées par la tordeuse), mais il y a des outils qui existent »

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