Du champ à la table : le rêve de Gérald Dubois devient réalité

Par Johannie Gaudreault 11:00 AM - 15 mars 2022
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Gérald Dubois est passé du rêve à la réalité quant il a fait la plantation de 6 000 plants de camerises sur sa terre agricole aux Bergeronnes il y a 10 ans. Aujourd’hui, ses petits fruits passent du champ à la table. Photo : Courtoisie

Homme d’affaires visionnaire, ayant œuvré plus de 40 ans dans le domaine du vêtement, Gérald Dubois a toujours rêvé dans son for intérieur d’une vie d’agriculteur. Du champ à la table, c’est ce qu’il visait pour les camerises qu’il a plantées il y a 10 ans aux Bergeronnes.

« Mon père a été élevé en ville, mais il aurait toujours aimé avoir sa ferme et ses tracteurs. Après avoir vendu ses magasins de vêtements, il s’est acheté une terre aux Bergeronnes et il est tombé amoureux de la Côte-Nord », raconte d’entrée de jeu la fille de l’entrepreneur, Danielle Dubois.

Ce sont les agronomes du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) qui l’ont dirigé vers la camerise, « un petit fruit prometteur pour l’avenir », informe Mme Dubois, nutritionniste de formation.

« Je ne connaissais pas ce petit fruit, mais je l’ai découvert en allant sur la ferme de mon père chaque été. On y goûtait avec les enfants et j’ai appris à la cuisiner », raconte-t-elle.

Après avoir recherché plus d’informations sur la camerise, dont le goût peut être comparé à un mélange de la framboise et du bleuet, Danielle Dubois s’est aperçue de son potentiel antioxydant, excellent pour la santé.

En tant que directrice générale chez Minçavie, poste qu’elle a occupé pendant 20 ans, elle a conçu un smoothie à base de camerise qui « s’est très bien vendu ».

Gérald Dubois a procédé à la plantation de 6 000 plants de camerises en 2002, un projet avec sa femme qui est malheureusement décédée accidentellement.

« Les plans de mon père ont été retardés par cet événement tragique. Il n’a pas pu développer son projet aussi rapidement qu’il l’aurait souhaité, mais on souhaite cultiver entre 50 000 et 75 000 plants de camerises à moyen et long terme », divulgue Mme Dubois.

Un grand saut

Ce n’est qu’en 2020 que Danielle Dubois embarque dans l’aventure de son père, la pandémie ayant « passé dans le tordeur » l’entreprise qu’elle dirigeait.

« J’ai fait un grand saut, commente-t-elle. Je me suis lancé dans la commercialisation de produits à base de camerises à partir de ce que faisait mon père. »

Développement de produits, approches avec les grandes chaînes d’alimentation, image de marque, fondation de l’entreprise Le Rang ont été le nouveau quotidien de Danielle Dubois.

Finalement, depuis décembre dernier, trois produits Le Rang sont disponibles en exclusivité sur les tablettes des supermarchés Metro du Québec.

On y retrouve une confiture 100 % camerises, une gelée de pommes et de camerises ainsi qu’une confiture bleuets-camerises.

« Elles sont fabriquées à partir des camerises de mon père, mais pas entièrement puisqu’il en fallait davantage », affirme l’entrepreneure qui croit être en mesure d’offrir une gamme de huit produits en peu de temps.

L’entreprise de commercialisation ne s’occupe toutefois pas de la transformation des petits fruits. Cette partie de la mise en marché est donnée à contrat à Arianne Morin, chef propriétaire de la compagnie Les Zempotés.

« Elle travaille avec des adultes autistes pour l’étiquetage des pots, ce qui entre dans nos valeurs d’intégration sociale », ajoute Mme Dubois.

Malgré son contrat d’exclusivité avec Metro, l’équipe père-fille souhaite offrir ses produits partout au Québec et sur la Côte-Nord.

« Metro nous permet de distribuer nos confitures dans les localités où il n’y a pas de Métro, dans de petites boutiques, kiosques touristiques, boulangeries… C’est ce que nous allons faire », confie la femme d’affaires.

Présentement, les produits Le Rang sont en vente au Marché Richelieu des Bergeronnes ainsi que directement sur le site Web de l’entreprise.

Sans limites

En ce qui a trait à l’avenir, Danielle Dubois n’écarte aucune possibilité. Quelque 1 800 plants d’argousiers ont été semés l’an dernier et la ferme, qui s’étend sur 1 000 hectares, possède également des bleuets en grande quantité.

« En nommant l’entreprise Le Rang, on savait qu’on pouvait aller plus loin que la camerise. Les possibilités sont sans limites pour ce qu’on peut faire dans les prochaines années. Est-ce que ce sera plus d’argousiers, plus de camerises, des légumes? Mon père, qui est aujourd’hui âgé de 75 ans, s’amuse à dire qu’il ne sera pas là pour le voir, mais il aura tout de même réalisé son rêve », de conclure la nutritionniste fière d’œuvrer aux côtés de son paternel.

Danielle Dubois a aidé son père dans l’accomplissement de son rêve. Photo : Courtoisie
Gérald Dubois a débuté sa culture de camerises il y a 10 ans aux Bergeronnes, lui qui rêvait d’une vie d’agriculteur depuis son plus jeune âge. Photo : Courtoisie

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