Le statu quo n’est plus possible, il faut réformer l’assurance-emploi, martèle le Bloc québécois

Par Colombe Jourdain 3:52 PM - 13 avril 2022
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Louise Chabot, députée bloquiste de Thérèse-de-Blainville, fait la tournée des régions pour une consultation publique sur la réforme globale de l’assurance-emploi. Elle s’est arrêtée dans la Manicouagan où elle a rencontré des élus, des organismes et groupes de soutien en compagnie de la députée Marilène Gill.

« Assez les consultations publiques sur la réforme globale de l’assurance-emploi, les problèmes sont connus et les solutions aussi » exhorte Louise Chabot, députée de Thérèse-de-Blainville et porte-parole du Bloc québécois en matière de Travail, Emploi et Développement de la main-d’œuvre.

Plusieurs organismes de la région et des élus étaient présents à cette consultation publique qui s’est tenue mardi après-midi dans les bureaux de Marilène Gill, députée de Manicouagan, afin de se mobiliser sur leurs enjeux en lien avec les inégalités créées par l’assurance-emploi.

Mme Chabot somme le gouvernement d’agir en mentionnant qu’un projet de loi devrait normalement être déposé en juin 2022 à ce sujet, même si le budget n’en fait pas mention et qu’aucune indication claire provenant du gouvernement n’atteste que le dossier avance.

La députée de Thérèse-de-Blainville fait la tournée des régions du Québec et s’est arrêtée sur la Côte-Nord, région particulièrement touchée par le fameux « trou noir », la période où les travailleurs saisonniers n’ont plus accès à l’assurance-emploi et qui peut aller jusqu’à 18 semaines.

L’économie régionale de la Côte-Nord est un bon exemple pour illustrer les problématiques du régime actuel. Les travailleurs saisonniers vont travailler durant la saison et à la fin de la saison, doivent faire leur demande à l’assurance-emploi, qui ne couvrira pas toute la période d’arrêt. Les employeurs espèrent, quant à eux, pouvoir retrouver leurs employés lors de la reprise des activités.

« Si on dénature ces emplois saisonniers et qu’on ne peut plus compter sur les travailleurs qui décident d’aller ailleurs, l’industrie elle-même peut s’effondrer et ça contribue à déstabiliser et dévitaliser les régions », souligne Mme Chabot.

« Les travailleurs dans les entreprises saisonnières sont des travailleurs, ce ne sont pas des chômeurs, ce sont des travailleurs », renchérit Marilène Gill, qui ne manque pas d’affirmer que « ça permet de conserver nos industries, garder nos gens sur place plutôt que de les laisser aller ailleurs pour travailler à l’année. On vide les villages au profit des grands centres ».

Les élus bloquistes demandent justement de « reconnaître le statut spécial des régions dépendant d’industries saisonnières, comme la Côte-Nord » pour que la situation du « trou noir » soit éliminée pour de bon.

Présentement, pour se qualifier à l’assurance-emploi, ça dépend de plusieurs facteurs comme le taux de chômage régional, le nombre d’heures travaillées qui peut être de 420 heures à un endroit, mais 700 heures ailleurs, pour le même type d’emploi. Les deux élues demandent les mêmes critères pour tout le monde, comme ç’a été fait durant la pandémie, avec 50 semaines et 420 heures.

Pour l’instant, il existe un projet pilote qui ajoute cinq semaines et ce projet a été reconduit, mais selon Mme Gill, « l’idée n’est pas de le reconduire éternellement, mais plutôt de réformer le système pour supprimer les iniquités ».

Le constat qui se dégage de cette consultation publique, tant par les élus que par les groupes de défense des droits, est « qu’il faut se mobiliser parce que cette réalité touche la grande région de la Côte-Nord ».

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