Rien ne va plus pour SEVA et le Projet agricole communautaire

Par Shirley Kennedy 12:00 PM - 17 mai 2022
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La municipalité de Sacré-Cœur a participé au Projet agricole communautaire en Haute-Côte-Nord supervisé par le SEVA avec la création d’un jardin communautaire. Photo : Courtoisie Facebook/Municipalité Sacré-Cœur

Légalement constitué le 13 août 2020 en assemblée générale, l’organisme à but non lucratif d’économie sociale Soutien à l’emploi et valorisation de l’agroalimentaire (SEVA) a du plomb dans l’aile.

En entrevue au Journal Haute-Côte-Nord, la présidente du conseil d’administration, Cynthia Lavoie, déplore le désintérêt des administrateurs qui ont dû composer avec les effets pervers de la pandémie et la particularité des rencontres virtuelles.

« Depuis un bout ça n’avance plus, on essaie de faire des réunions et on n’a jamais le quorum. Je convoque une réunion et nous sommes un ou deux administrateurs à attendre devant l’ordinateur que les autres se connectent », déplore celle qui a joint les rangs de SEVA alors qu’elle était secrétaire pour le comité de développement économique et touristique de Colombier qui est notamment gestionnaire de la Serre de Colombier.

Madame Lavoie a par la suite opéré une entreprise en agriculture qui n’existe plus. Elle a pu demeurer au sein du conseil d’administration lorsque celui-ci a modifié ses règlements généraux afin d’accepter toute personne démontrant de l’intérêt pour l’agriculture.

Admettant au départ seulement les agriculteurs, SEVA se voyait limité dans son rayonnement et c’est pourquoi les administrateurs ont tenté d’élargir le champ d’interaction de l’organisme qui s’était donné comme mission sociale d’offrir des emplois valorisants et utiles à des personnes ayant des limitations physiques ou intellectuelles ou des difficultés d’intégration au travail.

Sur le plan économique, SEVA avait pour ambition de devenir un leader local et régional en entreposage, transformation et distribution de produits alimentaires pour stimuler le développement socioéconomique et permettre aux producteurs et transformateurs locaux de se doter d’une vision concertée.

La création de SEVA avait été chaudement encouragée et accueillie par la MRC de La Haute-Côte-Nord qui avait d’ailleurs dévoilé en 2019, sa stratégie Concertation vers une MRC nourricière-cuisines jeunesse, initiée en collaboration avec la Maison de la famille de Longue-Rive.

Un support technique était également offert par la MRC via son service de développement social mais la ressource a quitté son poste, laissant le conseil d’administration de SEVA à lui-même.

Dans cette optique, la MRC de La Haute-Côte-Nord avait lancé en juillet 2020, le Projet agricole communautaire en Haute-Côte-Nord et annonçait qu’au total, 290 000 $ seraient investis grâce au soutien financier accordé par l’entremise du Fonds québécois d’initiatives sociales, en biens et services de la part des municipalités, la MRC via sa Politique de soutien aux entreprises (PSE) et le Fonds de soutien au développement des communautés en santé et par le biais du Plan d’action interministériel 2017-2021 issu de la Politique gouvernementale de prévention en santé.
Plus de 25 initiatives avaient été soumises par les huit localités de la Haute-Côte-Nord.

Parmi celles-ci, la Municipalité de Portneuf-sur-Mer avait notamment fait l’acquisition et l’installation de tables potagères pour aménager un jardin communautaire près de l’édifice municipal.

Lors de la séance régulière du conseil municipal tenue le 11 mai dernier, les élus de Portneuf-sur-Mer ont par résolution, exigé le remboursement de 2 311 $ avant le 16 mai, des coûts liés à l’achat des tables potagères, une somme due depuis plus d’un an.

Dans le cas contraire, la Municipalité de Portneuf-sur-Mer prévoit se retirer du projet de Colloque des Produits forestiers non-ligneux prévu en 2022 et dont la Municipalité devait se porter garante d’un versement de 17 400 $.

Il a été impossible de connaître le nombre de projets qui ont été réalisés et remboursés parmi ceux listés en 2020 dans le cadre du Projet agricole communautaire en Haute-Côte-Nord.

Au moment d’aller sous presse, la présidente de SEVA a indiqué au Journal que les démarches étaient déjà entamées afin de procéder au remboursement, et que le retard était imputable aux exigences bancaires requérant la signature de deux administrateurs précis dont un étant difficile à joindre.

« J’ai dû faire changer le nom du 2e administrateur autorisé à signer et ce sont les délais qui font en sorte que ça a retardé », a-t-elle expliqué, confirmant au passage « qu’une bonne somme, environ 100 000 $ se trouve dans les coffres de SEVA, des argents non utilisés malheureusement et qui seront remis sans faute ».

Occupant un emploi à la Ville de Forestville, Cynthia Lavoie avoue qu’il est laborieux pour elle de poursuivre son implication dans SEVA, « qui ne peut se faire sur les heures de travail ».

Cette dernière ne sait pas quand aura lieu la prochaine assemblée générale annuelle mais confirme d’ores et déjà qu’elle n’entend pas renouveler son mandat au sein du conseil d’administration pour lequel au moins trois bénévoles seront requis.

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