CHRONIQUE | J’ai pu de bébé!

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 18 mai 2022
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Photo : iStock

Les journées passent à une vitesse folle, assez que je n’ai pas le temps de te voir grandir. Pourtant, ça fait longtemps que je n’ai pu de bébé, comme disent les mères qui sont fières, mais tristes en même temps du développement de leur rejeton.

Tu vas avoir 9 ans, dans un peu plus d’une semaine. Le 27 mai me ramène toujours à cette journée où je t’ai mise au monde, où je t’ai serrée dans mes bras pour la première fois.

Je te trouvais tellement belle et plus les années avancent, plus tu m’éblouis.

Toi, le petit être qui avait besoin de moi en tout temps, c’est comme si c’était hier. Alors qu’aujourd’hui, tu as besoin de ton indépendance.

Tu veux jouer seule dans ta chambre, tu veux aller chez tes amis, tu demandes de plus en plus de permission et tu veux de plus en plus prendre ton envol.

Je sais que tu n’es pas encore rendue à quitter le nid familial, mais je sens que je prends moins de place dans ton quotidien.

C’est égoïste de ma part de penser que tu seras toujours en train de te cacher sous ma jupe, mais je ne peux m’empêcher de vouloir te garder à mes côtés.

Mes souvenirs de ton enfance ne sont jamais bien loin. Ton petit corps frissonnant en sortant du bain, ton premier petit pyjama, ton premier rire, ta façon de marcher sur les fesses et non à quatre pattes, tes préférences alimentaires, ta facilité à t’endormir et à faire tes nuits… Nostalgie, quand tu me tiens!

Parfois, avant ton anniversaire, je regarde les albums photos que j’ai créés au fil des années et je souris. Non, je ne pleure pas, parce qu’il n’y a rien de triste à te voir évoluer et t’épanouir.

Je me rappelle de tous les bons moments que nous avons passés ensemble, en famille, et de la chance que nous avons d’être aussi bien entourées parce que ce n’est pas le cas de tous les enfants.

J’ai souvent rêvé à te donner un petit frère ou une petite sœur, mais la vie en a décidé autrement.

Je me demandais si je pouvais ressentir cet amour indestructible à nouveau ou si c’était trop pour un seul cœur. Je n’ai pas eu la chance de le découvrir, mais tu me permets de jouer mon rôle de mère depuis bientôt neuf ans et je ne peux que m’en contenter.

Mais, tu sais ce qui me fait le plus peur, c’est que tu devras comprendre la réalité du monde des adultes dans pas si longtemps. Et cette réalité n’est pas toujours rose.

Oui, bien sûr, l’adolescence, on doit tous passer par là. Les amitiés brisées, les mauvais choix de fréquentation, le style vestimentaire qui ne plaît pas aux parents, les fameux partys…

Mais, ça vient aussi avec la découverte de soi, de sa personnalité, de ce qu’on veut faire de notre avenir.

J’ai peur que tu vives de mauvaises expériences : harcèlement, violence physique ou sexuelle, stigmatisation, ou pire encore, que tu sois découragée par la guerre qui existe encore entre les nations, l’incompréhension de la différence, les problèmes de nos systèmes de santé et d’éducation, que tu ne trouves pas ta place dans cette époque difficile que nous vivons.

Parce que tout ce que je veux, en tant que mère, c’est que tu trouves le bonheur, rien de plus, rien de moins.

Le métier que tu exerceras, la ville que tu habiteras, la personne que tu choisiras pour être à tes côtés m’importent peu.

Sois heureuse, ma fille, et bonne fête!

Maman xxx

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