La Côte-Nord divisée sur le programme

Par Maxim Villeneuve 2:00 PM - 7 juin 2022
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Photo pixabay.com

Le lancement du Plan québécois de transport aérien cause du mécontentement sur la Côte-Nord. Comme il n’y a que 98 000 billets de disponibles, il est difficile de s’en procurer dans la région.

« Pour Sept–Îles, c’est un peu décevant, parce qu’on n’a pas énormément de possibilités », exprime la conseillère et directrice de développement corporatif chez Vacances Inter, Lizanne Lanteigne.

Pour l’instant, elle conseille aux voyageurs nord-côtiers de se procurer un billet à prix régulier, pour ensuite se faire rembourser, grâce au plan de transport aérien du gouvernement.

« Pour ça, ils sont un peu plus avantagés, parce que le billet va descendre à moins de 500 $ et ils ont la possibilité des dates qu’ils veulent », explique la conseillère de voyage.

Toutefois, il n’est pas possible de se faire rembourser si l’on embarque à bord d’un vol nolisé.

Une mesure de remboursement pour les gens voyageant dans des avions nolisés était en place avant l’instauration du plan québécois de transport aérien. C’était un avantage auquel les Nord-Côtiers avaient accès, qui a été retiré en raison du lancement du plan de transport aérien.

« Je travaille actuellement très fort pour pouvoir redonner ce droit à mes clients », affirme Mme Lanteigne. « Ça brime des gens qui ont réservé chez nous depuis plusieurs mois. »

Elle précise qu’environ 70 Nord-Côtiers seront affectés par ce changement. C’est le cas pour quelques vols nolisés qui partiront pour les Îles-de-la-Madeleine, cet été. Ces voyageurs ne pourront se faire rembourser comme ils l’avaient prévu, même s’ils ont réservé avant la tombée de la mesure.

Problèmes en Minganie

Le préfet de la MRC de la Minganie, Luc Noël, croit aussi que le plan de transport aérien ne correspond pas aux besoins de la région, particulièrement à ceux de la Minganie.

« On est des citoyens de deuxième ordre dans les régions. Nous, on peut juste aller à Québec ou à Montréal, mais [les habitants des grandes villes] peuvent aller dans toutes les régions », affirme-t-il. « Je trouve ça un peu spécial qu’ils nous traitent de cette façon-là »

Pour l’instant, le seul vol admissible à la mesure de billets à 500 $ est celui entre Havre-Saint-Pierre et Port-Menier.

M. Noël désirait entre autres avoir des vols vers Anticosti qui s’effectueraient selon un horaire précis. La compagnie Air Liaison offre cette destination à partir de Havre-Saint-Pierre, mais elle annule régulièrement des voyages et ne respecte pas les horaires.

Le préfet a travaillé en collaboration avec le ministère des Transports et Air Liaison pour corriger ces problèmes. À son avis, le dossier avance « quand même relativement bien ».

Manicouagan satisfaite

Tant le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, que le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, se réjouissent que ces fameux billets d’avion au coût de 500 $ pour un aller-retour, sur plusieurs liaisons régionales au Québec, soient désormais disponibles aux voyageurs.

« On est vraiment satisfaits de cette annonce qui permet un meilleur accès aux régions et d’avoir un prix raisonnable », a souligné le maire Montigny qui, le jour de l’annonce, se faisait aussi le porte-parole de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) en raison de la non-disponibilité de son président.

Ce qui comble aussi l’élu, c’est que le programme pour le remboursement de 30 à 60 % du prix du billet d’avion pour les résidents des régions éloignées ou isolées demeure en vigueur, en plus de n’être désormais plus assujetti à un plafond de remboursement par année.

Avec la collaboration de Charlotte Paquet

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