Line Sirois ne lâche pas le morceau

Par Shirley Kennedy 3:00 PM - 2 août 2022
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Line Sirois a reçu plusieurs distinctions au cours des 20 dernières années en guise de reconnaissance pour son implication exceptionnelle au sein du Comité Action-Chômage.

Elle est reconnaissante et manifeste beaucoup de gratitude envers ceux et celles qui ont reconnu de quelque façon que ce soit, son travail au sein du Comité Action-Chômage Côte-Nord.

Mais en vérité, Line Sirois n’a que faire des médailles, motions et certificats accrochés à ses murs de son coquet bureau de la rue Principale à Portneuf-sur-Mer.

Et s’il-vous-plaît, ne lui lancez pas trop de fleurs, parce qu’elle pourrait bien vous envoyer le pot par la tête. Figure de style certes, mais c’est Line Sirois tout craché.

« Sans mon comité, je ne suis rien », prévient-elle d’entrée de jeu, freinant abruptement les éventuels éloges dont on l’affuble trop souvent à son goût.

« Je n’aime pas ça quand j’entends que tout ce qui a été fait est en grande partie grâce à moi. Ce n’est pas vrai. »

Celle qui œuvre à la défense et au respect des droits des travailleuses et travailleurs sans emploi de la Côte-Nord est en mode alerte. « C’est confirmé à 90%, en septembre prochain, il faudra 700 heures pour se qualifier contrairement aux 420 heures nécessaires actuellement. Beaucoup de personnes n’auront pas accès à l’assurance-emploi et il n’y a pas grand monde qui sont au courant. C’est dramatique! »

Tout comme ses compagnons d’armes, Line Sirois porte bien haut les valeurs de son comité citoyen créé autour d’une table de cuisine il y a plus de 20 ans, à la suggestion de sa concitoyenne Gina Gagnon qui elle travaille dans l’usine des Crabiers du Nord. À cette époque, Line est à l’emploi du Centre sylvicole de Forestville. Julienne Michaud, Guylaine Asselin et Chantale St-Pierre complètent le tableau des 5 apôtres qui sont à l’origine de l’organisation, qui est aujourd’hui l’un des plus dynamiques de l’est du Canada.

L’assurance-emploi est faite pour ceux qui travaillent à l’année et qui perdent leur emploi résume Line Sirois, décriant le mauvais sort qui s’acharne sur es travailleurs de l’industrie saisonnière qui n’ont pas assez d’heures et sont toujours pénalisés. « Mais ce qui nous démarque, c’est qu’on a tous les élus de la Côte-Nord derrière nous. On dirait qu’il y a juste eux qui comprennent l’importance de l’industrie saisonnière au Québec ».

La militante promet qu’elle sera toujours à l’affût pour défendre les droits des chômeurs et travailleurs saisonniers, et surtout, l’injustice que vivent ces derniers parce qu’ils résident sur la Côte-Nord. « Pourquoi un travailleur saisonnier dans une usine en Gaspésie a besoin de moins d’heures pour se qualifier pour plus de semaines de prestations ? » questionne-elle.

Pendant qu’elle veille toujours au grain et qu’elle répond à des dizaines d’appels par jour afin d’aider les gens à naviguer dans les méandres du système de l’assurance-emploi, Line Sirois pense à l’avenir et à la relève.

« Mais je ne suis pas prête à partir encore », prévient-elle.

Pour lire l’entrevue intégrale, consultez le Journal Haute-Côte-Nord.

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