Un élan de solidarité pour la ferme Martial Jr. Hovington des Bergeronnes
Le vent a soufflé en un couloir très étroit, comme en témoigne la grange en morceaux et l’autre bâtiment adjacent demeuré intact.
Le 23 juillet en soirée, Martial Junior Hovington était loin de se douter que l’orage qui se profilait à l’horizon de sa ferme dans le rang St-Joseph aux Bergeronnes allait avoir d’immenses répercussions sur son exploitation bovine. Les vents violents et la pluie ont eu tour à tour raison de sa grange et de sa maison. Ils n’ont toutefois pas eu raison de sa persévérance et de sa ténacité.
Tout a commencé lors d’un début de soirée des plus banal. En un instant, le ciel au-dessus du rang St-Joseph s’est assombri, l’air ambiant s’est saturé et les grondements ont commencé à se faire entendre. La pluie s’est abattue précipitamment et des vents de plus de 100 km/h ont soufflé en ligne droite dans un couloir étroit d’une dizaine de mètres, en balayant tout sur leur passage.
Au début de l’orage, Martial Jr. Hovington était dehors en train de filmer le ciel avec son téléphone intelligent. Aussitôt rentré dans la maison avec ses 3 enfants, la toiture s’est disloquée, laissant entrer une énorme quantité d’eau dans la maison.
Le lendemain, de la famille et des amis des Hovington se sont donnés rendez-vous à la ferme pour réparer la toiture de la résidence du propriétaire de la ferme.
« On a commencé à travailler à 10 h 30, les autres ont apporté leur compresseur, leur cloueuse et tous leurs outils et on a débuté les travaux sur le toit », affirme Martial Hovington, le père du propriétaire de la ferme.
Le groupe de 12 personnes a réussi à remplacer les parties endommagées de la charpente du toit, remettre l’isolation à neuf et enlever l’eau qui s’y était accumulée.
« Home Hardware des Escoumins a même ouvert le dimanche pour sortir les matériaux de construction qu’on utilisait », s’exclame Martial Hovington.
Depuis ce temps, Martial Jr. Hovington travaille sans relâche sur sa maison pour la rendre habitable. « Les électroménagers arrivent la semaine prochaine, la tôle pour le toit va être posée, et la peinture intérieure va être terminée », précise-t-il.
La grange maintenant hors d’état abritaient le cheptel de 130 têtes de Martial Jr. Hovington. Pour l’instant, le troupeau passe les jours dans les champs, mais cette situation ne pourra continuer durant l’hiver. La construction d’une nouvelle grange sera nécessaire pour loger les bêtes, et cela constitue un défi de taille pour l’agriculteur, qui achève à son rythme la rénovation de sa demeure.
Horaires irréguliers, aléas météorologiques, hausse des prix des intrants de ferme, le métier de producteur bovin n’est pas de tout repos. « C’est plus qu’un emploi à temps plein et c’est beaucoup de travail, pour un petit peu d’argent », déclare le propriétaire de la ferme.
Martial Jr. Hovington ne se laisse pourtant pas abattre. Il aimerait diversifier sa production dans un futur rapproché, en raison des prix décroissants de la viande sur les marchés. « Je veux rester dans le bœuf, ça c’est certain. J’aimerais réduire le nombre de têtes de mon cheptel à une centaine pour pouvoir me diversifier dans les légumes et les céréales », dit-il.
La sœur de l’agriculteur a créé une campagne de sociofinancement destinée à lui venir en aide, dont le montant s’élève aujourd’hui à plus de 11 000 $. Plusieurs donateurs sont aussi venus remettre leurs dons en personne à la ferme, et ce montant s’élève à plus que 3 000 $. L’éleveur avait aussi, depuis l’achat de la ferme en 2018, mis 1 000 $ de côté par année en cas d’imprévus.
Le montant qui avoisine les 20 000 $ servira à rebâtir la maison de la grange de la ferme de troisième génération. « C’est sur qu’elle va être plus petite », lance le producteur agricole à propos de la construction de sa nouvelle grange.
Martial Jr. Hovington est confiant d’arriver à terminer sa grange avant l’hiver. Il se sent privilégié d’avoir eu non seulement des dons, mais aussi de l’aide dans la rénovation du toit de sa maison.
« Je suis vraiment content, ça me fait chaud au cœur! Les gens m’ont beaucoup aidé et sans eux, je n’aurais pas pu habiter dans ma maison aussi vite. Leur temps est précieux et ils m’en ont donné beaucoup », conclut-il, le sourire aux lèvres.