Si on dit qu’à l’impossible, nul n’est tenu, on dit aussi que vouloir, c’est pouvoir. Jacques Bossé, 66 ans, vient de prouver la puissance de la volonté en obtenant son baccalauréat en enseignement après 13 longues années d’études.
Le samedi 22 octobre, entouré de sa conjointe et ses deux enfants, le Baie-Comois a participé à la collation des grades de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), tenue à l’Hôtel Rimouski. Tout un accomplissement pour un homme qui n’a jamais aimé l’école lorsqu’il était jeune.
« La première personne à qui j’ai pensé en allant chercher mon diplôme, c’est à mon père », a raconté le nouveau bachelier. Il a expliqué que lorsqu’il s’est lancé dans l’aventure universitaire en 2009, son père, aujourd’hui décédé, s’était montré très surpris de sa décision, se rappelant trop bien que son fils et l’école, ce n’était pas nécessairement l’amour fou à l’époque.
Aujourd’hui, 13 ans après que la vie l’ait conduit à enseigner la mécanique en formation professionnelle, Jacques Bossé éprouve évidemment un sentiment d’accomplissement. « C’est le devoir accompli d’avoir commencé quelque chose et de l’avoir fini, surtout un baccalauréat », a-t-il confié, notant au passage l’importance des encouragements reçus de son entourage pendant toutes ces années.
Nouvelle carrière
Rien ne destinait le sexagénaire à devenir enseignant. En 2009, il occupait un emploi de représentant pour l’ancienne entreprise Fercomat à Baie-Comeau lorsqu’il a vu ses heures de travail réduites. « On faisait moins d’heures, ce n’était pas payant », se souvient-il.
Avec son CV en main, il s’est promené d’une entreprise à l’autre pour dénicher un nouvel emploi. C’est alors qu’il a croisé sur sa route le directeur général de la formation professionnelle de la défunte Commission scolaire de l’Estuaire.
Ce dernier lui a proposé d’enseigner la mécanique après une année de mentorat avec les deux enseignants qui s’apprêtaient à quitter leur poste. « J’avais un bon bagage d’expériences. GLM et Fercomat, ç’a été deux bonnes écoles pour moi », a indiqué le détenteur de deux diplômes d’études professionnelles, l’un en soudure et l’autre en usinage.
Comme la Loi sur l’instruction publique l’y obligeait, il s’est inscrit au baccalauréat en enseignement. « C’était la règle. Je ne voulais pas perdre ma job, j’étais en santé et j’adorais ce que je faisais. »
De la discipline
Pour atteindre son objectif et goûter à ce fameux diplôme, Jacques Bossé aura dû faire preuve d’une énorme discipline. « La discipline, c’est ce que je n’avais pas quand j’étais jeune. »
Au travail le jour, l’homme étudiait à raison de quatre soirées par semaine de 19 h à 23 h. « Je m’étais discipliné. Le soir, à 7 h, je décollais pour le sous-sol et ma chatte me suivait. » Il lui est même arrivé de suivre des cours offerts en été afin de prendre de l’avance. Il n’a connu aucun échec pendant toutes ces années.
Il n’en reste pas moins que ça n’a pas été facile. Il a connu une grande remise en question à un moment donné, mais, heureusement, quelqu’un veillait au grain à l’UQAR. « Une professeure, Lucie Dionne, m’a donné le coup de pied nécessaire en me disant t’es capable, t’es capable. »
Un peu ironiquement quand même, l’année où Jacques Bossé obtient son baccalauréat, il met fin à sa carrière d’enseignant en mécanique. Son désir de travailler à temps partiel ne le permettait pas. Il demeure cependant à l’emploi du Centre de services scolaire de l’Estuaire.
« Maintenant, je suis au développement. On s’occupe de développer des formations en formation professionnelle. Mais je vais continuer à enseigner sur le web. Vu mes antécédents aux ventes, ils veulent me donner peut-être vente-conseil (le programme) », a-t-il conclu.
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