Postes à combler dans les municipalités de la Haute-Côte-Nord

Par Renaud Cyr 6:25 AM - 23 novembre 2022
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Le nombre de postes à combler ne dépasse pas l’entendement dans nos municipalités. Certaines ont tous leurs employés, tandis que d’autres cherchent 1 ou 2 ressources supplémentaires.

La crise de la pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas les municipalités de la Haute-Côte-Nord. Plusieurs postes disponibles restent à combler pour assurer un roulement municipal efficace, et les municipalités doivent redoubler leurs efforts pour attirer et garder leurs employés.

Comme la plupart des employeurs de la province, les municipalités de notre région sont confrontées au problème de pénurie de main-d’œuvre. Il est doublement difficile pour elles d’être compétitives dans leur recrutement.

L’idée d’embaucher du nouveau personnel ou d’augmenter les salaires des travailleurs municipaux doit être soumise à davantage d’instances qu’elle le serait au sein d’une entreprise privée.

Du même coup, les employés municipaux forment un bassin réduit au niveau régional, et ils n’hésitent pas à quitter une municipalité au profit d’une autre offrant de meilleures conditions, voire même changer de domaine professionnel.

Les municipalités, comme les citoyens, voient le prix de leurs factures grimper. Elles n’ont pas le choix d’augmenter les taxes afin de compenser pour les dépenses. On connaît la suite.

Main-d’œuvre invisible

Pour nos municipalités, le nombre de postes à combler ne dépasse pas l’entendement. Certaines municipalités ont tous leurs employés, tandis que d’autres cherchent une ou deux ressources supplémentaires.

Les employés saisonniers posent quant à eux un défi plus persistant. Leur nombre est restreint, et leurs disponibilités ne suivent pas le flux touristique.

« La véritable problématique pour nous, c’était le recrutement pour le camping et le kiosque touristique », détaille Magali Lavigne, directrice générale de la Municipalité des Bergeronnes.

« On est arrivés à terminer la saison touristique de peine et de misère. Il nous manquait constamment une personne aux deux endroits », déplore-t-elle.

Même son de cloche au camping de Portneuf-sur-Mer, où le départ à la retraite d’un employé a provoqué l’embauche compliquée de deux ressources.

« Cette année, on partait de zéro. Nous avions procédé à l’embauche de deux travailleurs pour l’été, et ils sont partis travailler ailleurs durant la saison », explique Simon Thériault, directeur général de la Municipalité de Portneuf-sur-Mer.

Offrir de meilleures conditions

Ce sont maintenant les employés qui disposent du levier important dans leurs conditions et leur rémunération. Les municipalités n’ont d’autre choix que d’offrir des conditions à la hauteur de leurs attentes, sans quoi ils pourraient partir travailler ailleurs.

« Nous sommes en démarche avec le conseil municipal pour essayer de garder nos employés. Avec l’inflation que l’on connaît, c’est important de leur offrir de bonnes conditions », précise Simon Thériault.

« Nous avions un rattrapage à faire. Nous entrevoyons une indexation salariale, avec la mise en place d’une échelle salariale pour être attractif », ajoute-t-il.

« Il faut offrir des conditions de travail pour que les gens aient le goût de s’en venir en région. Il est principalement question de salaire, mais aussi de conditions de travail», clarifie Micheline Anctil, préfète de la MRC de La Haute-Côte-Nord et mairesse de Forestville.

Changer de modèle?

L’embauche de nouveaux travailleurs basés à l’extérieur semble de prime abord être un pari risqué. Cependant, dans le cas de Portneuf-sur-Mer, qui a procédé durant la dernière année à l’embauche d’une agente de développement à distance, l’expérience s’est avérée concluante.

« Depuis son embauche, une multitude de demandes de subventions ont été remplies et plusieurs projets ont été montés », spécifie Simon Thériault. « Ça se fait très bien pour nous », ajoute-t-il.

Du côté des Bergeronnes, la démission de l’ancien responsable de l’urbanisme partagé avec Tadoussac a poussé l’équipe municipale à chercher une solution à plus long terme. « On a décidé de fonctionner avec un consultant externe », affirme Magali Lavigne.

« Quand le responsable de l’urbanisme est parti, nous avons réévalué les besoins et nous avons choisi d’opter pour avoir un employé à temps plein pour notre municipalité », explique la directrice générale.

Toutefois, le télétravail et l’embauche de ressources externes ont leurs limites. Pour Micheline Anctil, « il est important d’être en présence au travail ».

« Tout ne peut pas se faire en télétravail. Il y a une dimension de travail d’équipe, de recevoir les gens, de rencontrer les entrepreneurs et les promoteurs », tranche-t-elle.

Faudrait-il revoir le système de gestion municipal à l’échelle régionale afin de favoriser ou de limiter le télétravail, fusionner des postes semblables de différentes municipalités ou de délocaliser certains postes? La balle est dans le camp des municipalités et ultimement de leurs citoyens.

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