Recensement des oiseaux de Noël : une semaine record

Pour son 45e anniversaire, le recensement des oiseaux de Noël (RON) de Tadoussac effectué le 28 décembre accumule un total de 54 espèces et 5 187 individus observés. Une semaine record en termes d’espèces aperçues, qui porte néanmoins le grand total des espèces notées au fil des années à 100.

Questionné à savoir quelle espèce était la vedette cette année, le directeur de l’Observatoire des oiseaux de Tadoussac (OOT) Alexandre Terrigeol répond du tac au tac : « le canard noir ».

André Desrochers, ornithologue et professeur au Département des sciences du bois et de la forêt à l’Université Laval à Québec, a rédigé un rapport complet sur le RON et ses statistiques. Le rapport nous apprend que 2 490 canards noirs ont été admirés.

« C’est à peu près la moitié des oiseaux que nous avons observés cette année », précise Alexandre Terrigeol.

Les espèces les plus vues se succèdent au fil des années, et le canard noir a auparavant laissé sa place aux garrots à œil d’or, aux hareldes kakawis et aux jaseurs boréaux.

Surprises

Le RON a débuté le 28 décembre à 7 h 06, et s’est terminé à 16 h 23. Les huit observateurs qui y ont participé cette année ont parcouru 221,5 kilomètres en voiture et 37,1 kilomètres de marche, peut-on lire dans le rapport.

Le document souligne également la venue d’une nouvelle espèce à Tadoussac : le petit pingouin. Quelques espèces rares ont également fait leur apparition sur le territoire, comme la buse.

« Les espèces qui ont marqué ce RON furent le cardinal à tête rouge et la Sittelle à poitrine blanche », explique Alexandre Terrigeol.

« Habituellement, ce sont des espèces que l’on retrouve davantage au sud, et nous les avons observées aux Bergeronnes. C’est intéressant parce qu’il y a des poussées vers le nord de façon cyclique de la part de ces espèces », indique le directeur.

Au banc des accusés : « les changements climatiques, et surtout les mangeoires », rapporte le directeur avec humour.

Distances et espèces

Il est ardu d’estimer la population aviaire totale de la Haute-Côte-Nord avec l’échantillonnage effectué sur une semaine.

« Nous tentons d’observer tous les oiseaux que nous pouvons. Le problème est que la Côte-Nord reste majoritairement circonscrite à la route 138 en termes de déplacements en voiture, c’est pour cela qu’une estimation de toute la population est difficile à réaliser », indique Alexandre Terrigeol.

La température lors de la journée du RON a été clémente, sans vents forts. « Le record, de 36 614 oiseaux, fut établi en 1992. En moyenne, on dénombre 9 386 oiseaux au RON de Tadoussac », présente le rapport.

Les observateurs ont recours à l’application eBird, développée par le Cornell Lab of Ornithology et la National Audubon Society, qui stockent les observations dans une base de données faites pour le Québec, ainsi que pour le reste du globe.

Historique

Avec ses débuts en 1900, le RON est un des plus vieux programmes de surveillance d’oiseaux au monde. À l’époque, la Société Audubon proposa de compter les oiseaux avec un Christmas Bird Count plutôt que de les tuer comme le préconisait la tradition du Christmas Side Hunt.

Un RON s’effectue dans un territoire fixe de 24 kilomètres de diamètre, le plus souvent centré sur une ville ou un village. La journée du RON peut varier d’une localité à l’autre, mais elle doit être située entre le 14 décembre et le 5 janvier.