Arthur Ratté célèbre ses 100 ans sur le plancher de danse

Par Charlotte Paquet 3:35 PM - 31 janvier 2023
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Arthur Ratté aime la danse et ne manque jamais de partenaires. Il a fait valser quelques dames lors de la fête en son honneur. Photo Annie Bernatchez

Arthur Ratté est populaire au centre de jour Vers l’âge senior de Baie-Comeau, où on l’apprécie pour ses qualités. Mais vendredi, il a été carrément le centre d’attraction d’une fête organisée en son honneur puisque le lendemain même, il soufflait 100 bougies.

Celui qui se déplace à l’aide d’une marchette depuis un an seulement est arrivé sur place sous les applaudissements d’un auditoire composé principalement de femmes, des habituées du centre de jour. Quoi de mieux pour un homme qu’on décrit comme un véritable charmeur, doublé d’un bon danseur.

La vedette du jour a été accueillie par une dame à son arrivée, sous le regard amusé d’Annie Bernatchez (à gauche), directrice du centre de jour Vers l’âge senior, et une de ses collègues.

« Ce que le Bon Dieu a fait de plus beau qu’une femme, il l’a gardé pour lui », a laissé tomber le nouveau centenaire, le regard coquin et le sourire aux lèvres. Eh oui, à entendre les hommages qui lui ont été rendus, nul doute que les dames prennent plaisir à le côtoyer.

Il faut dire que l’épouse de M. Ratté est décédée jeune, à 56 ans. Il en avait 76 à ce moment-là. Quelques années plus tard, il a commencé à fréquenter le centre de jour et depuis, il y reste fidèle. De quatre visites par semaine, il est cependant passé à une. Il continue de s’y rendre à bord du minibus de l’organisme.

On aperçoit Arthur Ratté en compagnie de son petit-fils Jonathan, son fils Gino, sa fille Kathy et son fils Stéphane lors de la fête organisée vendredi par le Centre de jour Vers l’âge senior en l’honneur de son centième anniversaire de naissance.

Un philosophe

A-t-il un secret pour garder autant la forme à son âge? « J’ai rien fait de particulier. J’ai eu à peu près toutes les badlucks qu’un homme peut avoir », a-t-il répondu, tout en donnant quelques exemples, comme des pieds gelés.

En bon philosophe, il a poursuivi ainsi : « La vie, c’est toi qui la fais ta vie. M’a dire comme mon grand-père, c’est pas Pierre, Jean, Jacques, c’est toi qui la fait ta vie. »

Contrairement à d’autres personnes très âgées, Arthur Ratté ne se berce pas en attendant la mort. Il n’a pas le sentiment non plus que le Bon Dieu l’a oublié. Il savoure ce que le présent lui offre et profite des occasions qui se présentent à lui. « Pour me rendre jusqu’à 100 ans, il a fallu que j’aime la vie », a rappelé celui qui a foulé les planchers de danse plus souvent qu’à son tour.

Le centenaire n’a pas donné d’échéancier à son existence. Pourquoi s’en donnerait-il quand on sait, comme il le dit si bien, que c’est le Bon Dieu qui décide de la journée où tu tombes.

Le centenaire lève son verre en compagnie de son unique fille, Kathy.

Un premier centenaire

Au centre de jour Vers l’âge senior, la directrice Annie Bernatchez et ses collègues de travail ont tenu à organiser une fête pour souligner le premier centenaire toujours actif de l’histoire de l’organisme, qui accueille des aînés depuis 1981.

« C’est un bon vivant qui aime jaser, danser et pousser la sérénade aux dames. Il se permet aussi de faire quelques blagues grivoises lorsqu’il vient au Centre de jour une fois par semaine », a souligné Mme Bernatchez.

Arthur Ratté est entouré des membres de l’équipe du centre de jour Vers l’âge senior

Arthur Ratté a participé à plusieurs pièces de théâtre montées par l’organisme. Encore aujourd’hui, il répond présent aux activités du Centre de jour, comme les quilles, le jeu de poches et les jeux de mémoire. « Cet automne, lors de l’activité de la rentrée, une chansonnière était présente et c’est lui qui a ouvert le bal en faisant danser les dames présentes sous le chapiteau. Il adore la valse », a conclu la directrice.

Le centre de jour a offert au premier centenaire de son histoire encore actif un chapeau et un chandail de circonstance.

En rafale

  • Né aux Petits-Escoumins le 28 janvier 1923.
  • Analphabète, il entre sur le marché du travail à 14 ans.
  • A travaillé dans plusieurs domaines, dont 18 ans à la papetière de Baie-Comeau.
  • S’est marié à 42 ans et a eu trois enfants, Gino, Stéphane et Kathy.
  • Veuf depuis 24 ans
  • A vécu dans sa propre maison avec son fils Stéphane jusqu’à l’an dernier.
  • Habite aujourd’hui avec sa fille Kathy.

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