Daisy Poitras a le coup de foudre pour les plateaux de tournage

La première fois qu’elle a mis les pieds sur un plateau de tournage, Daisy Poitras a dû jongler avec la gestion des costumes, des accessoires et des décors comme le ferait une vraie directrice artistique. Tout ça sans aucune expérience ni formation, mais avec la passion d’un coup de foudre.

C’est par pur hasard que la Forestvilloise d’origine s’est retrouvée sur le plateau de tournage du film Snow Angel (La Descente en français). Tournée du 17 mars au 16 avril 2021 dans les Chic-Chocs en Gaspésie, à Saint-Octave-de-l’Avenir, la production cinématographique recherchait une aide à la production. Daisy étant en arrêt de travail en raison de la COVID et de passage dans la région, elle a décidé de tenter sa chance.

« Je n’avais aucune expérience, mais ça m’intéressait de voir comment ça se passe sur un plateau. J’ai donc communiqué avec la production et on m’a dit que le poste n’était pas compliqué. J’ai donc accepté et je me suis présentée comme convenu », raconte celle qui allait apprendre le métier plus vite que prévu.

À son arrivée sur les lieux de tournage, elle n’a pas eu droit à l’accueil auquel elle s’attendait. Elle a vite été mise dans le bain.

« Tout le monde avait besoin d’aide et pensait que j’avais été embauchée pour les aider. Tout de suite en arrivant, on m’a confié des tâches dont je n’avais aucune idée comment faire. Je ne comprenais rien, mais je me débrouillais », se remémore la trentenaire.

Ce n’est qu’au bout de deux semaines qu’un autre employé s’est rendu compte qu’elle n’était pas directrice artistique. « On m’a prise pour quelqu’un d’autre, rigole la Forestvilloise. Il ne croyait pas que je n’avais aucune expérience. À partir de ce moment, on m’a expliqué le fonctionnement d’un plateau de tournage. »

Après réflexion de l’équipe de production, Daisy a poursuivi son travail en tant qu’assistante à la direction artistique vu sa débrouillardise et sa grande capacité d’adaptation. Elle a donc été amenée à toucher à tout sur le plateau à l’exception du jeu d’acteur.

« Je me suis occupée du confort des acteurs, de leurs costumes et accessoires. J’ai donné un coup de main sur les imprévus de dernière minute comme je connaissais beaucoup de gens du coin. J’ai conduit les acteurs durant le tournage. J’ai travaillé directement avec Catherine Bérubé (coproductrice) pour la préparation des scènes chaque jour puisque je m’occupais du décor. J’ai aidé sur les cascades en raison d’un manque de cascadeur. À la fin, je dirigeais, avec la production, les équipes afin que les scènes soient prêtes », résume-t-elle.

Daisy ne pensait pas avoir le coup de foudre pour la production de films, mais c’est tout de même ce qui s’est produit. Diplômée en hôtellerie, la jeune femme a quitté Forestville à la fin de ses études secondaires. Elle habite désormais à Québec, où elle travaille au Centre Vidéotron en gestion d’événements.

Elle a repris ses activités professionnelles avec la reprise des spectacles. Mais, elle ne dit pas non à une éventuelle carrière dans le domaine cinématographique.

« J’ai vraiment adoré mon expérience. Ça fonctionne par contrat, mais la nouvelle boîte de production de Catherine Bérubé voudrait bien m’embaucher pour d’autres projets », indique Daisy Poitras qui a des démarches à faire pour obtenir son droit de pratique.

Fière du résultat

Ayant travaillé d’arrache-pied à la production du film québécois Snow Angel, tourné en anglais et traduit en français, Daisy Poitras a eu l’opportunité de le visionner avant qu’il soit porté à l’écran dans les salles de cinéma un peu partout au Québec le 20 janvier. Le résultat l’a impressionnée.

« Je suis vraiment fière du résultat surtout qu’on a travaillé avec un petit budget. Le film a été produit grâce à des investisseurs indépendants, il n’a pas été subventionné. J’étais émerveillée de voir les scènes à l’écran », affirme-t-elle.

L’équipe s’est d’ailleurs réunie pour écouter la première version en groupe. La Forestvilloise a également pris part au lancement médiatique et au tapis rouge de la première du film.

« On a passé 5 semaines ensemble sept jours sur sept, comme dans un camp de vacances. On a tissé des liens. J’étais donc heureuse de revoir tout le monde », souligne celle pour qui cette expérience a été enrichissante du début à la fin.

Suspense psychologique

Le film auquel Daisy Poitras a participé comme assistante à la direction artistique est un suspense psychologique comme on en voit peu au Québec.

Coécrit et coproduit par l’actrice Catherine Bérubé et son conjoint Gabriel Allard, le long métrage raconte l’histoire de MJ, Mary Jane Morris, une ancienne professionnelle de la planche à neige qui vit une vie de débauche depuis quelques années. Elle habite un village montagneux de la Gaspésie et à la suite d’un accident mortel de la route causé par l’alcool au volant, qui a coûté la vie à une partie de la famille de sa meilleure amie, elle décide de quitter cette communauté pour de bon.

Mais, une force mystérieuse semble vouloir l’en empêcher à tout prix. Est-ce que c’est une personne qui lui en veut, est-ce qu’elle perd la tête?

« Il faut regarder le film pour le savoir », lance Daisy qui ne peut pas donner plus de détails sans dévoiler le point culminant de l’intrigue.