Mettre la lumière sur le patrimoine immobilier de Tadoussac

Tadoussac peut maintenant compter sur les services d’une nouvelle agente de développement en patrimoine immobilier. En plus d’inventorier les ressources patrimoniales sur le territoire de la municipalité, la tenue d’activités de médiation culturelle et d’interprétation est également au programme.

Depuis la création du Programme de soutien au milieu municipal en patrimoine immobilier (PSMMPI) en 2019, l’intérêt des organismes municipaux et des MRC envers leurs éléments patrimoniaux se décuple avec plus de 80 M$ investis jusqu’à présent.

À Tadoussac, cette aide financière prend la forme d’une subvention pour l’embauche d’Alice Moreux, la nouvelle agente de développement en patrimoine immobilier.

D’une durée de trois ans, son mandat vise à mettre en place des conditions favorables à la connaissance, à la mise en valeur, à la protection et à la transmission du patrimoine immobilier du milieu.

En parallèle, l’ex-ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy modifiait en avril 2021 la Loi sur le patrimoine culturel.

La nouvelle ramification prévoit que les MRC doivent adopter un inventaire des immeubles sur son territoire qui ont été construits avant 1940 et qui présentent une valeur patrimoniale.

À terme, ces deux démarches culmineront vers une situation gagnante-gagnante : la MRC aura dans son inventaire une liste complète des bâtiments patrimoniaux de Tadoussac, dont la municipalité pourra à son tour profiter.

Entre bonnes mains

Titulaire d’un baccalauréat en histoire de l’art et d’une maîtrise en patrimoine et médiation culturelle, Alice Moreux arrive au Québec en mai 2022, et occupe son présent poste depuis plus d’un mois.

Dans un premier temps, un inventaire sera dressé pour recenser les divers éléments patrimoniaux à Tadoussac, en particulier les résidences.

« Il y a déjà eu un travail préliminaire qui a été fait par le comité culturel vers la fin des années 1990. Une liste des maisons à caractère patrimonial a été dressée, et environ 150 bâtiments ont été identifiés », rapporte Alice Moreux.

« Nous avons la chance d’avoir cette documentation existante, et nous nous baserons là-dessus pour la suite », dévoile-t-elle.

« On pourra mettre en place des mesures de protection, et faciliter l’accès des propriétaires aux subventions qui concernent les travaux de rénovation », conclut-elle.

Médiation culturelle

Une fois le travail d’inventaire terminé, l’agente se tournera vers la tenue d’activités d’interprétation et de médiation culturelle.

On entend par médiation culturelle la mise en valeur d’immeubles patrimoniaux, effectuée dans le but de renseigner le public sur son histoire, sa signification sociale et ses techniques de fabrication.

À Tadoussac, cette initiative pourrait prendre la forme « d’un parcours pédestre balisé avec les maisons patrimoniales de Tadoussac, par exemple », explique Alice Moreux.

« Nous avons beaucoup d’archives et de photos à la municipalité, et je suis en train de les regrouper pour éventuellement m’en servir dans le cadre de futurs projets », révèle-t-elle.

Valoriser le passé

Du côté de Rimouski, la Société rimouskoise du patrimoine (SRP) organisée en 2004 par le résultat d’une fusion entre deux organismes est un exemple inspirant de mise en valeur du patrimoine.

En plus de tenir l’inventaire du patrimoine bâti axé sur la valeur patrimoniale à jour sur son site web, la SRP organise des activités de sensibilisation et convie le public à se familiariser avec les processus et démarches de rénovations de résidences ancestrales.

Ce genre d’initiatives permet aux propriétaires de connaître l’historique de leur lot et d’agir pour conserver l’identité culturelle municipale. Un projet semblable pourrait trouver une forme propre à Tadoussac et ultimement à la Haute-Côte-Nord.

Les municipalités de la province auront jusqu’en 2026 pour se doter d’un règlement sur la démolition et l’entretien des bâtiments patrimoniaux une fois leur inventaire complété, ce qui permettra d’encadrer la vente de terrains et de biens patrimoniaux sur leur territoire.

Rappelons que près d’une centaine de bâtiments d’intérêt patrimonial sont perdus chaque année au Québec, faute de soutien adéquat à l’entretien et d’opportunités de reconversion.