Les Nord-Côtiers et la LHJMQ sont en bons termes

Par Alexandre Caputo 12:30 PM - 12 mars 2023 Initiative de journalisme local
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L’organisation du Drakkar prend au sérieux le bien-être de ses joueurs. Photo archives

Force est de constater, à la lueur des informations recueillies auprès de membres de l’organisation du Drakkar de Baie-Comeau, auprès de joueurs, anciens comme actifs, de l’équipe, ainsi qu’auprès de joueurs originaires de la Côte-Nord qui ont fait leur stage junior à l’extérieur de la région, que la relation entre la Côte-Nord et la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) est excellente.

Selon nos échanges, la mauvaise presse qu’a reçue le hockey junior canadien au cours des dernières semaines concernant des gestes et des propos qui auraient dépassé les limites de l’acceptable ne brosse pas un portrait juste de l’évolution du sport sur la Côte-Nord.

Le directeur général et entraîneur-chef du Drakkar, Jean-François Grégoire, qui a lui-même évolué au sein de la LHJMQ au début des années 1990, constate l’évolution de la Ligue dans son approche face aux joueurs.

« Avant, le hockey junior c’était une buisiness. Ce qui comptait, c’était l’organisation et les victoires », explique-t-il. « L’accent est maintenant sur les jeunes, les notions de respect sont plus importantes que les résultats ».


Un encadrement plus serré

L’époque lors de laquelle on encourageait les joueurs au décrochage scolaire afin qu’ils se concentrent sur leur sport est révolue. En fait, depuis 2011, tous les joueurs portant les couleurs d’une équipe de la LHJMQ se doivent d’être inscrits à l’école à temps plein. Tous les frais reliés à la scolarité sont assumés par l’équipe.

Maxime Lévesque, qui est originaire de Sept-Îles et qui a évolué pour les Saguenéens de Chicoutimi au début des années 2010, a été témoin de ce changement.

« À mes débuts [dans la LHJMQ], les joueurs anglophones ou européens n’allaient simplement pas à l’école », se souvient celui qui joue maintenant pour les Basques Groupe Olivier de Sept-Îles au niveau Senior AA. « Quelques années plus tard, on avait des conseillers pédagogiques avec nous sur la route et des périodes d’études obligatoires à l’hôtel ».

Adam Jourdain, issu de Uashat mak Mani-utenam, a pour sa part vécu son stage junior avant que le règlement concernant la scolarisation des joueurs soit en vigueur.

« Un joueur sur deux n’allait pas à l’école et ceux qui y allaient suivaient trois cours maximum », se souvient celui qui a porté le chandail des Huskies de Rouyn-Noranda de 2005 à 2007. « En plus, on était l’équipe qui faisait le plus de route dans la saison, c’était vraiment dur d’étudier ou de faire nos devoirs dans le bus ».

L’Innu de 34 ans se dit content d’avoir vécu cette expérience. Selon lui, ces années lui ont permis d’acquérir des notions de discipline, d’organisation et d’entraide.

« Personne ne disait un mot si tu n’allais pas à l’école, mais on prenait ça au sérieux quand même et on s’aidait pour réussir », mentionne-t-il.

Selon le conseiller pédagogique du Drakkar, Tommy Brûlé, la formule américaine concernant les étudiants-athlètes a influencé les façons de faire d’ici.

« Le modèle des Universités et des Collèges américains fait en sorte que les athlètes terminent leur stage avec un diplôme en poche, plutôt que de devoir retourner à l’école parce que leurs espoirs de jouer pro ont disparu », mentionne-t-il, en faisant référence aux anciennes mentalités de la LHJMQ.

Pour être considéré comme étudiant à temps plein, le joueur doit suivre de deux à quatre cours par session. Cette exigence dépend du niveau d’études où il se trouve. La façon dont le cours est donné, soit en ligne ou en présentiel, influence aussi cette exigence.


Des initiations de bon goût

Toutes les personnes interrogées aux fins de cet article s’entendent pour dire que les dernières allégations en lien avec les initiations dans le hockey junior sont disgracieuses. Cependant, tout le monde s’entend également sur le fait que ces actions ne représentent pas, et ne représentaient pas non plus à l’époque, une norme.

« À mon année recrue, je me suis fait raser le coco par les vétérans et j’ai eu à manger un sandwich aux piments forts », se remémore Adam Jourdain en riant.

Mathys Poulin, qui a joué pour le Drakkar de 2020 à 2022, a dû sortir sa plus belle voix et performer une chanson pour son équipe lors d’un voyage en autobus.

« C’était juste drôle, rien de dégradant », confirme celui qui avait jadis pour agent Gilles Lupien, ancien homme fort des Canadiens et militant contre les initiations abusives.

Maxime Lévesque a subi le même sort avec les Saguenéens.

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