Le café-bar le Gibard rempli pour la journée internationale des droits des femmes

Par Renaud Cyr 3:00 PM - 14 mars 2023
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Le café-bar le Gibard de Tadoussac a accueilli son premier événement dédié à la journée internationale des droits des femmes.

Une trentaine de curieux se sont rendus au café-bar le Gibard de Tadoussac lors de la journée internationale des droits des femmes le 8 mars, afin de participer à la soirée On jase on jame. Les participants étaient invités à venir discuter et échanger leurs idées sur les enjeux de société liés aux luttes féministes dans un climat d’écoute et de bienveillance.

« Nous ne savions pas du tout s’il y allait avoir des gens », lance d’emblée Julie Fesquet, l’une des organisatrices de l’événement. « C’était une super belle réussite, mais aussi une super belle surprise pour nous », s’étonne l’organisatrice.

Les 4 organisatrices, qui portent le nom de plaisantin de féministes rabat-joie, ont orienté les discussions avec des thèmes comme la liberté d’expression, l’impact des affects et les défis toujours actuels liés au fait d’être une femme en société.

« Il ne faut pas oublier que nous sommes très chanceuses de pouvoir tenir ce genre d’événement », a expliqué en préambule Ève-Marie Leblanc, l’une des organisatrices. « Il y a beaucoup d’endroits dans le monde où les crises politiques font subitement reculer les droits des femmes », conclut-elle.

Les discussions se sont conclues en musique lors du dernier segment de la soirée, où les participants étaient invités à venir interpréter des pièces de leur choix.

Les générations s’expriment

Tous les groupes d’âge se trouvaient représentés dans l’assistance participante, et la parole a été prise par toutes les générations.

« Il faut savoir qu’à l’époque, la Côte-Nord était matriarcale pour une bonne partie de l’année », a déclaré une participante.

« Les hommes étaient dans la forêt une bonne partie de l’année, et les femmes géraient les commerces comme les hôtels et les épiceries. Il y a d’ailleurs encore à ce jour une proportion assez grande de femmes propriétaires à Tadoussac », a-t-elle lancé.

Le café-bar le Gibard est d’ailleurs entre les mains de deux femmes. « Non seulement nous adorons l’endroit, mais nous trouvions aussi que le symbole était assez intéressant », explique Julie Fesquet en entrevue avec le Journal.

« À chaque génération viennent de nouveaux enjeux liés aux droits des femmes, et il faut rester vigilant car rien n’est définitivement acquis », souligne l’organisatrice.

Expérience à répéter

Pour l’organisatrice Mireille Boivin, agente de développement et de liaison du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, les participants et participantes sont restées sur leur faim.

« Force est de constater qu’il y avait de l’intérêt. Des participantes qui m’ont dit qu’elles aimeraient voir plus d’activités comme celle-là, pour parler plus en profondeur des préjugés contre le féminisme et comment les combattre », explique Mireille Boivin. « On m’a même dit qu’il y a un besoin. Ça dépasse les attentes », se réjouit-elle

Pour les organisatrices, l’idée de partager des idées dans un climat d’écoute, entourées de personnes peu ou pas du tout familières, représente un avancement intellectuel qui fait cheminer les nouvelles idées.

« Il y a beaucoup de discussion sur des sujets liés au féminisme en privé, et la rencontre publique était une belle occasion pour se réunir et de discuter de sujets qui sont généralement abordés qu’entre amis », souligne Julie Fesquet.

Nouveau nom de rue

Une participante a raconté son intervention passée auprès du conseil municipal pour qu’une rue de Tadoussac porte un nom de femme.

« À l’époque, on m’avait dit qu’il n’y avait aucune femme à Tadoussac qui avait fait quelque chose d’important », a-t-elle évoqué avec amertume. C’est suite à ses démarches que la rue des Petites Franciscaines, adjacente à la rue des Pionniers, a vu le jour.

Cette histoire a même inspirer les organisatrices pour la suite : « Nous allons enclencher des démarches pour qu’une autre rue porte un nom de femme à Tadoussac », dévoile Julie Fesquet.

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