Plus d’action que jamais à la bibliothèque des Bergeronnes

Depuis la période des fêtes, la bibliothèque des Bergeronnes attire de plus en plus de curieux avec ses nouvelles activités et ses plus amples heures d’ouverture. Mat Michaud, originaire de la municipalité et qui a effectué un retour en région il y a deux ans, est à la source de ce renouveau.

« J’ai toujours rêvé de travailler dans une librairie ou dans une bibliothèque », déclare d’emblée le nouveau bibliothécaire, entré en fonction avant les fêtes. « Quand j’étais enfant, je n’écoutais pas beaucoup en classe et je lisais durant les cours », avoue-t-il avec humour.

Avant son entrée en poste, l’agente de développement de la municipalité Sara Brisson opérait la bibliothèque municipale. Celle-ci n’était alors ouverte que quelques heures par semaine.

Avec l’aide de l’agente de développement et de la directrice générale de la municipalité Magali Lavigne, la bibliothèque est maintenant ouverte 12 heures par semaine avec ses 2 000 titres dans sa collection permanente.

« Dans plusieurs municipalités, l’absence de revenus rend difficile le roulement d’une bibliothèque. L’équipe municipale est super dynamique et très axée sur la culture, et je n’ai pas eu à justifier les activités de la bibliothèque », explique Mat Michaud.

« Ramener les gens à la bibliothèque c’est beaucoup de travail. Mais depuis Noël, il y a un mouvement de retour à la bibliothèque qui s’opère », observe-t-il.

La bibliothèque des Bergeronnes accepte les dons, et tient en ce moment une vente de livres à prix modiques pour rafraîchir son inventaire.

Plus active que jamais

La gestion des bibliothèques municipales des 30 localités de la Côte-Nord avec moins de 5 000 habitants revient au Réseau-Biblio Côte-Nord, qui propose différentes rotations de livres à travers ses bibliothèques et d’accroissement du nombre d’objets aux catalogues.

Des collections itinérantes de durée variable se promènent dans les différents établissements, et jusqu’au 29 mars une boîte à roulettes remplie d’activités, de livres et de jeux pour les 0-5 ans est stationnée aux Bergeronnes avec comme thème la forêt.

Les dimanches sont dédiés à l’heure du conte pour les familles, qui y viennent et : «prennent du temps pour se parler, et s’initient avec leurs enfants au plaisir de la lecture », note le bibliothécaire.

« Mon objectif est que la bibliothèque devienne aussi un espace pour les aînés qui ont envie de sortir, afin qu’ils puissent passer un moment pour parler et participer à des activités », espère Mat Michaud.

Plus que des livres

Le Réseau Biblio-Côte-Nord offre également des services de retrait en ligne, avec une banque de 400 revues différentes ainsi que des cours virtuels de langues et d’artisanat divers.

Il y a possibilité de se procurer des livres par voie d’emprunt auprès des autres réseaux. « La Côte-Nord a le plus haut taux de réponse positive à une demande de prêt, au-delà de 90 % des demandes sont accomplies», révèle le bibliothécaire.

« Si le Réseau de la Côte-Nord n’a pas le livre demandé, ils vont demander aux autres réseaux, aux autres provinces, et même aux États-Unis », lance Mat Michaud. « Peu importe le livre demandé, on va le trouver », s’exclame-t-il.

La bibliothèque a aussi acheté des jeux de société avec l’aval du conseil municipal, et des soirées jeux sont tenues une fois par mois.

« J’aimerais mettre sur pied un club de lecture récurrent réunissant les jeunes et les adultes pour qu’ils puissent partager l’amour de la lecture, peu importe les thématiques apportées », dévoile le bibliothécaire.

Le bibliothécaire a même l’intention de mettre en place une bibliothèque d’été qui vit en extérieur durant une partie de la saison estivale, dans un lieu comme le nouveau Hangar Festif ou le stationnement de la salle de quilles.

Une collection d’œuvres réalisées par des artistes et écrivains Innus est en voie de construction, et est une priorité pour Mat Michaud.

La Première Nation des Innus Essipit a même fait un don de 17 livres, dont 15 pour enfants, afin de bonifier les livres s’intéressant à la culture et l’art Innu.

« Ça nous a fait plaisir. Il faut dire que les auteurs et artistes Innus sont parmi les plus prolifiques des communautés autochtones dans la province », lance Marie-Ève Théberge, directrice Patrimoine et Culture à la Première Nation des Innus Essipit.

« Chaque fois que je parle de la bibliothèque à des gens, je constate qu’il y a un intérêt réel pour non seulement venir sur place, mais aussi pour participer aux différentes activités. Nous voulons faire connaître tous nos services que nous offrons tout à fait gratuitement », conclut Mat Michaud.