Camille Bouchard retrace l’histoire de Forestville 

Par Johannie Gaudreault 12:00 PM - 4 avril 2023
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Le nouveau roman de Camille Bouchard retrace l’histoire de la fondation de Forestville. Photo courtoisie

L’auteur Camille Bouchard, originaire de Forestville, est un grand passionné de faits historiques. Dans son nouveau roman Le Fantôme qui flâne publié le 4 avril, il s’attarde à l’histoire de son patelin tout en y ajoutant une romance portée par du réalisme magique. 

Il s’agit d’un travail de plus de deux ans qui a été rendu possible grâce à un soutien financier du Conseil des arts et des lettres du Québec. L’écrivain a passé plusieurs heures sur la recherche puisqu’il tient mordicus à la vérité historique. 

« C’était difficile par moment puisqu’il n’y avait pas tant que ça de documentation de disponible pour moi rapidement. J’ai pu trouver la base dont j’avais besoin pour récréer le plus possible la vérité historique. Mais j’ai utilisé beaucoup la fiction pour ce roman qui laisse place à l’imagination », raconte M. Bouchard.

Le guide muséal au Musée de la Petite anglicane de Forestville, Éric Lévesque, l’a beaucoup aidé dans ses recherches en lui fournissant de la documentation. Il est également tombé sur de vieux documents à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec ainsi qu’à la Société historique de la Côte-Nord. 

« La plupart des personnages historiques ont existé pour vrai. Par contre, il y a toute une trame dramatique que j’ai inventée. Il y a du réalisme magique. On retrouve des éléments d’une magie qui n’existe pas dans le vrai monde », précise l’auteur qui propose huit récits s’échelonnant de 1533 à 1974 mettant à l’avant-plan les membres d’une même lignée familiale. 

La réalisation de ce projet d’écriture n’est pas étrangère à ses origines. Quand il était jeune, à peine âgé de 11-12 ans, Camille Bouchard ne connaissait rien de l’histoire avant la fondation de Forestville. « J’avais l’impression que c’était le néant », compare-t-il. 

« Il y avait des vieilles installations qui étaient des anciens quais, j’allais jouer là avec mes amis et on se demandait c’était quoi. Mon père m’avait répondu qu’il n’en avait aucune idée, que c’était bien avant l’Anglo. Pour moi, c’était à l’époque des dinosaures. Je m’étais dit que ce serait fascinant de savoir c’était quoi ces structures-là et qu’un jour j’écrirai peut-être cette histoire. »

C’est finalement à 67 ans qu’il a concrétisé son projet d’écriture dont les personnages principaux sont des autochtones, plus précisément des Papinachois. « La culture autochtone est l’élément de départ de tout le roman. J’ai eu beaucoup d’aide de personnes de Pessamit qui m’ont soutenu en me donnant les informations dont j’avais besoin », témoigne-t-il. 

De plus, le bouquin a été relu par un lecteur sensible de la communauté innue « pour être sûr qu’au niveau des traditions autochtones, de la sensibilité autochtone contemporaine, que tout
soit conforme et que le roman soit adapté autant aux lecteurs blancs qu’Inus ». 

Camille Bouchard a découvert un pan de l’histoire de son village qu’il ne connaissait pas, ce qui lui a plu énormément.

« Ce qui m’a surpris, c’est de voir comment la nature était proche des gens qui restaient là. On voit beaucoup la forêt, mais on n’imagine pas toutes les espèces animales qui vivaient à l’embouchure de la rivière et qu’on ne retrouve plus aujourd’hui », s’étonne-t-il. 

Le livre comporte des passages plus difficiles, il s’adresse donc à un public avisé de 15 ans et plus, selon l’auteur.

« C’est du roman pour adultes adapté pour les jeunes de 15 ans », fait-il savoir précisant que l’œuvre, comme toutes ses autres, transmet un message de tolérance et d’acceptation de l’autre.

Même s’il a complété sa partie du travail depuis quelques mois déjà, M. Bouchard avait hâte d’avoir son 108e roman entre les mains et de le dévoiler au grand public. « C’est un gros projet, ça fait des années que je travaille dessus. J’avais hâte qu’il vive sa vie propre. »

Le prolifique écrivain travaille présentement sur son 110e livre, dont le sujet doit demeurer secret pour l’instant. Son 109e sera publié cet automne et abordera la Deuxième Guerre mondiale en Europe.

Âgé de 67 ans, Camille Bouchard a ralenti son rythme de travail, selon ses dires, mais il continue tout de même à coucher sur papier deux romans par année.