Litière équestre : première commande européenne réussie

Par Renaud Cyr 6:00 AM - 3 mai 2023
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L’équivalent de deux conteneurs de 40 pieds remplis de ballots de ripes de bois pour la litière équestre a quitté le port de Montréal la semaine dernière en direction de l’Angleterre. Photo Courtoisie

Ripco, la filiale de Boisaco dédiée à la production de litière équestre, réalise un grand coup : deux conteneurs remplis de ripe de bois totalisant 810 sacs traverseront l’océan Atlantique pour atterrir en Angleterre chez l’entreprise Silva Bed Ltd.

Le partenariat entre l’entreprise québécoise spécialisée en litière équestre Litière Royal et Boisaco, qui a débouché sur la rénovation de l’usine de Ripco en 2019, a été grandement bénéfique pour les deux partenaires.

« C’est une usine flambant neuve », explique d’entrée de jeu Tommy Gauthier, surintendant de Ripco. Les systèmes automatisés de l’entreprise Premier Tech de Rivière-du-Loup y sont à l’œuvre, ainsi qu’une poignée d’employés qui gèrent les tâches quotidiennes et l’entretien des robots.

« Tout est automatisé. Il y a deux machines neuves avec un robot palettiseur, tout ce que nous avons à faire est de transporter les palettes avec les sacs de marchandise remplis », détaille Tommy Gauthier.

De l’arbre à la ripe

L’usine de Ripco est à même le site industriel de Boisaco, à Sacré-Cœur. Le processus de transformation de la ripe à partir de morceaux de bois entiers provenant de l’usine adjacente de Boisaco est moins complexe qu’il apparaît. « Ça se fait tout seul », lance Tommy Gauthier.

« La sciure qui résulte du planage de bois de Boisaco est transportée par soufflerie avec des tuyaux, et elle arrive directement à l’usine de Ripco », explique le surintendant.

Après une phase de tamisage, 3 types de ripes de grosseurs différentes sont séparées. « C’est avec ces trois grosseurs que l’on arrive avec de la ripe, que nous envoyons un peu partout au Canada et aux États-Unis », ajoute-t-il.

Rien ne se perd

Pour le surintendant de Ripco, l’utilisation complète des résidus de bois est un succès sur toute la ligne.

La matière tamisée la plus fine, la poussière, est destinée aux porcheries, tandis que la ripe fine sert comme litière pour certains types de chevaux et les animaux de ferme comme les vaches.

« La poussière est vendue en vrac à certains agriculteurs de la région et la ripe moyenne sert pour quelques écuries en Amérique du Nord. Il ne reste pratiquement plus rien », précise Tommy Gauthier.

Présente sur le marché

Ripco produit environ un million de sacs appelés « trois litres » par année. « Nous ne sommes pas exactement arrivés à un million de sacs cette année, mais nous visons 1 250 000 par année », dévoile le surintendant.

« On court après la ripe. Nous avons plusieurs commandes en avance, et nous ne sommes pas beaucoup sur le marché nord-américain », explique-t-il.

Ripco assure des quantités de litière de ripe partout en Amérique du Nord, avec des commandes importantes pour les spectacles et démonstrations équestres.

Deux travailleurs en compagnie de la cargaison à livrer. Photo Courtoisie

Vers l’international

La décision de se tourner vers le marché transatlantique est en partie due aux changements climatiques.

« Avec les changements de températures, les chevaux se trouvent à rester à l’extérieur plus longtemps. Nos ventes avaient légèrement baissé sur le marché nord-américain », détaille Tommy Gauthier.

Ce dernier assure que contrairement au bois, qui est sujet à des changements de prix et des régulations de quantité, la ripe demeure davantage stable sur le marché.

Production et qualité

« Si on réussit avec l’exportation, on va regarder pour avoir plus de quarts de travail pour augmenter la production », assure Tommy Gauthier.

« Il y a quelques joueurs sur les marchés locaux et internationaux, mais la qualité c’est nous qui l’avons », tranche le surintendant.

Parmi les destinations entrevues par Ripco, on trouve des pays comme la Chine, le Royaume-Uni et la Norvège.

« Le modèle du Groupe Boisaco permet une excellente synergie entre les entreprises du groupe et facilite énormément le travail dans le cas de procédures complexes comme l’exportation », de conclure Julie Labille, responsable des communications chez Boisaco.

Au moment d’écrire ces lignes, la cargaison est partie du port de Montréal. Il ne reste à espérer que d’autres clients internationaux fassent appel à la qualité qu’offre le fleuron de la ripe de chez nous.