Mois de l’arbre et des forêts : l’écosystème unique de Boisaco

L'usine de Boisaco à Sacré-Coeur. Photo archives
Qui aurait pu se douter que la fougue d’une poignée de travailleurs dans les années 1980 allait changer à jamais le destin de la Haute-Côte-Nord en mettant sur pied une entreprise coopérative qui aujourd’hui emploie plus de 200 travailleurs et qui se démarque à l’international? Dans le cadre du mois de l’arbre et des forêts, le Journal vous invite à découvrir l’histoire fascinante du Groupe Boisaco, qui se poursuit et s’améliore avec chaque génération de travailleurs.
C’est en 1985 que les deux coopératives de travailleurs Cofor et Unisaco fondent Boisaco, qui reprend les activités de la scierie Samoco entrée en opération en 1975 pour ensuite faire faillite.
Au fil des années plusieurs filières s’ajoutent à ce qui deviendra le Groupe Boisaco, actionnaires d’entreprises qui réutilisent chaque partie du bois scié qui chemine au site industriel de Sacré-Cœur.
Vicky Savard, contrôleuse des services financiers pour le groupe Boisaco, et présidente de COFOR, résume avec entrain les activités de chacune des branches.
Les copeaux provenant du bois d’œuvre scié à Boisaco sont transportés à l’usine de Sacopan où ils sont compressés afin de produire des panneaux de porte embossés.
Quant aux résidus de planage et de sciure ils transitent jusqu’aux usines de Ripco et Granulco, où ils sont utilisés pour produire de la litière équestre et des granules de bois à haut rendement énergétique destinées au chauffage.
Depuis 2021 Cofor, Unisaco et Investra sont également propriétaires de l’entreprise Valibois située à Saint-David-de-Falardeau. Bersaco de son côté, produit du bois de palettes avec les feuillus
Boisaco détient également des parts dans les Bois du Fjord, qui travaille à la mise en marché du bois d’œuvre.
Pour Vicky Savard le ciment qui unit toutes ces compagnies entre elles est l’exemple même du modèle coopératif, en pleine expansion dans le groupe Boisaco.
S’unir pour réussir
Actionnaires d’un tiers du Groupe Boisaco, Cofor et Unisaco regroupent plus de 200 travailleurs répartis à l’usine et au sein des équipes terrain dans la forêt et des bureaux.
Vicky Savard, présidente de Cofor depuis 10 ans, dévoile que depuis 5 ans les 16 travailleurs de Granulco et les 11 travailleurs de Ripco font maintenant partie de la coopérative de travailleurs.
« Étant donné que COFOR était actionnaire de ces deux compagnies, on s’est dit qu’il serait bien de les intégrer avec nous », explique-t-elle.
Le mode coopératif au Groupe Boisaco permet aux travailleurs de devenir actionnaires de leur compagnie avec un coût d’adhésion qui leur attribue un pouvoir de décision à l’assemblée générale annuelle tenue en juin de chaque année.
Bien qu’il y ait des similitudes avec le modèle entrepreneurial habituel, les membres du Groupe Boisaco peuvent bénéficier de plus grandes responsabilités et le conseil d’administration est davantage imputable.
« Le conseil d’administration ne peut pas faire ce qu’il veut. S’il y a des changements à sa régie interne, ça doit être approuvé en assemblée générale », résume la présidente.
Mais pour Vicky Savard, le principal avantage à ce modèle d’affaires est avant tout le droit de parole qu’il offre aux travailleurs.
Une grande famille
L’implication, pour la présidente, représente une opportunité en or pour les travailleurs.
« Ça permet aux gens d’avoir un plus grand sentiment d’appartenance, parce que les travailleurs n’œuvrent pas pour n’importe quelle compagnie mais bien leur compagnie, dans laquelle ils sont actionnaires en tant que membres », détaille-t-elle.
La pénurie de main-d’œuvre dans la province a amené certains travailleurs étrangers à s’impliquer avec le Groupe Boisaco, ce qui a fait d’eux des travailleurs « à part entière », indique Vicky Savard.
« On ne s’est même pas posé la question à savoir si on le faisait ou non. C’était un automatisme pour nous », précise la présidente, qui assure au passage que des services de traduction sont également en place lors des assemblées pour favoriser leur intégration.
Le Journal a d’ailleurs été invité à passer du temps avec les travailleurs de Cofor « dans la forêt », là où selon Vicky Savard, la magie opère entre les travailleurs.
« Les membres nous disent souvent qu’ils sont comme une grosse famille en forêt. J’aime bien croire que c’est le mode coopératif qui apporte ça, et je pense que les gens se sentent plus soudés », termine-t-elle.
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