Les Premières Nations du Québec dressent un piètre bilan pour la CAQ

Par jacobbuisson 10:01 AM - 6 juin 2024 Initiative de journalisme local
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Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, a fait une sortie publique à l’Assemblée nationale, mercredi. Photo courtoisie

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador affirme que la CAQ n’a pas appris à respecter les communautés autochtones. Elles veulent des discussions de nation à nation. 

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard, a fait une sortie publique à l’Assemblée nationale, mercredi, pour critiquer le gouvernement de la CAQ en matière de relations avec les autochtones. Accompagné de deux chefs de communautés, il a annoncé les résultats du « bulletin du gouvernement ».

Ce bulletin a des notes, à l’image de celui d’un jeune à l’école. La gestion des relations d’Hydro-Québec avec les communautés autochtones obtient la note de B+. La société d’État dédommage Unamen Shipu et Pakua Shipi, pour la construction de la centrale hydroélectrique du Lac-Robertson, et elle est partenaire d’affaire avec des communautés innues pour des projets éoliens. 

Toutefois, M. Picard rappelle que l’économie n’est pas le seul aspect à prendre entre des nations. Il faut notamment respecter la souveraineté politique de chacune. Pour sa note générale, la CAQ obtient un échec.

« L’élève doit redoubler son année », illustre le chef de l’APNQL.

Selon Ghislain Picard, le ministre responsable des relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, dit souvent qu’un espace de discussion politique est ouvert. L’APNQL refuse l’offre, parce que, pour l’instant, c’est la CAQ qui dicte les points de discussion.

« Je ne peux pas adhérer à un processus où une partie [la CAQ] impose sur l’autre [l’APNQL] les sujets qui iront à la table ».

Par exemple, le gouvernement refuserait de parler du principe de Joyce, de racisme systémique et de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

L’APNQL demande au gouvernement de créer une instance pour permettre aux Premières Nations d’être impliquées dans les décisions sur leur territoire. Une motion avait été adoptée par l’Assemblée nationale en 1985, menée par le gouvernement de René Lévesque, pour que soit créé un « forum parlementaire permanent ». Cette place de discussion « [permettrait] aux Autochtones de faire connaître leurs droits, leurs aspirations et leurs besoins » (Motion portant sur la reconnaissance des droits des Autochtones, 1985).

Le forum n’a pas encore été mis sur pied.