Crise santé sur la Côte-Nord : l’arrivée des renforts reportée

Par Emy-Jane Déry 9:29 PM - 17 juin 2024
Temps de lecture :

Photo pixabay

Le Conseil des médecins, dentistes, pharmaciens (CMDP) affirme que l’arrivée de l’équipe volante d’infirmières du gouvernement, initialement prévue dans les prochains jours, est reportée, et que depuis le début de la crise santé sur la Côte-Nord, pas moins de 50 patients en trois semaines ont été transférés hors de la région. 

Dans une lettre envoyée aux médias lundi soir, le CMDP fait le point sur la crise santé qui frappe la Côte-Nord, depuis le 13 mai. 

« Un changement législatif concernant la main-d’œuvre indépendante » qui « a engendré une crise sans précédent pour les soins offerts aux Nord-Côtiers », décrit le président du Conseil, Youssef Ezahr.

Les résidents de la Côte-Nord subissent « de plein fouet les conséquences », affirme-t-il. 

« Réduction de moitié de la capacité hospitalière, utilisation des blocs opératoires réduite de 50 %, planification des soins en fonction de la disponibilité aléatoire de la main-d’œuvre, et un niveau de soins dégradé avec, par exemple, 36 patients pour seulement deux préposés par quart de travail », est-il écrit. 

La cinquantaine de patients transférés auraient pu recevoir les soins localement, mais se retrouvent plutôt « victimes d’un conflit entre le gouvernement et les agences de placement », déplore le Conseil. 

L’équipe volante annoncée par le ministre de la Santé, Christian Dubé, n’est toujours pas en place, selon le CMDP. Attendue pour le 20 juin, l’arrivée des infirmières en renfort serait reportée « quelque part en juillet », selon M. Ezahr. 

« Cette équipe ne peut se concentrer uniquement sur la Côte-Nord, rendant cette solution temporaire et inefficace à long terme. De plus, les dernières nouvelles concernant les contrats pour les agences ne sont guère reluisantes, ce qui laisse présager une aggravation de la crise », ajoute-t-il. 

Le Conseil des médecins, dentistes pharmaciens déplore que les députés locaux ne soient pas allés à leur rencontre. 

« Les véritables “anges gardiens” de la santé sont les mieux placés pour identifier ce qui pourrait améliorer leur travail et faciliter le recrutement de personnel. Cependant, pour explorer et découvrir ces solutions, il est essentiel de rencontrer nos soignants », plaide-t-il. 

Le Conseil estime que décentraliser les soins et donner des pouvoirs réels aux administrateurs régionaux fait partie des solutions, pour que les décisions prennent en compte les particularités locales. 

« L’amélioration des conditions de travail à la manière nord-côtière, avec des incitatifs financiers en fonction du domicile, serait une solution durable et éviterait une crise humaine d’une telle ampleur », indique-t-il. « Nous restons ouverts à discuter avec nos élus locaux pour trouver et mettre en œuvre des solutions concrètes pour l’amélioration continue de nos soins », conclut le président Conseil.