« Il y a 20 ans, c’est l’inverse qui devait se faire ». Ce sont les mots de Bertrand Méthot, ancien président syndical des employés de métier chez Hydro-Québec ainsi que vice-président syndical provincial.
Selon ce dernier, un projet de centralisation devait voir le jour il y a deux décennies, mais à Baie-Comeau. « Le centre de répartition au complet devait être pris en charge à Baie-Comeau », mentionne-t-il.
Étant la région qui produit le plus d’électricité pour la société d’État, il était logique d’avantager la Côte-Nord, croit M. Méthot.
« Il y a eu de l’opposition et à l’époque, je n’ai pas eu le support politique pour empêcher Hydro de renverser la vapeur. »
Aujourd’hui, en 2024, on sait qu’il n’y a plus de répartiteurs au centre de téléconduite de Baie-Comeau.
L’ancien président syndical est inquiet pour l’avenir des travailleurs dans la Manicouagan sachant que le projet de centralisation des centres de téléconduite approche.
« Ce qui se passe actuellement, c’est carrément un manque de respect, un manque de respect pour notre région qui a mis au monde Hydro-Québec », lance-t-il.
« Ce sont des emplois les mieux rémunérés. Ils sont partis et ils continuent de partir », explique-t-il. Bertrand Méthot lance un cri du cœur à la population clamant « qu’on mérite mieux ».
Selon lui, la Côte-Nord ne fait que perdre des plumes année après année citant comme exemple une perte de centaines de milliers de mégawatts, la perte du centre de répartition et la possible fermeture du centre de téléconduite de Baie-Comeau. « Nous serons bientôt des porteurs d’eau pour la province », dénonce-t-il.
Une coalition et vite
La mobilisation des dirigeants, des syndicats, des élus et des autochtones serait, de l’avis de M. Méthot, une solution afin de créer une coalition. De plus, il croit que d’exiger un créneau d’excellence pour la Côte-Nord serait aussi nécessaire.
« On doit se demander ce qu’on veut pour l’avenir, ça n’appartient pas à un syndicat seul de prendre ces décisions-là, ça appartient en grande partie à nos décideurs politiques de la région ».
L’ancien président syndical régional note que la région est en dévitalisation année après année et qu’il faut combattre ce déclin démographique par des actions comme la formation d’une coalition et d’un créneau d’excellence.
Garder ses compétences
Bertrand Méthot est clair. Puisqu’actuellement la société d’État est en réorganisation, la possibilité de redonner les pouvoirs, les emplois et la gestion à la Côte-Nord serait ce dont la région a besoin pour contrer plusieurs enjeux socio-économiques.
« Nous fournissons 40 % de l’électricité du Québec, nous produisons plus de 35 % de cette énergie et nous sommes loin d’avoir 30 % des emplois, on est loin du compte », soutient-il. « Nous avons le droit d’avoir les meilleurs emplois chez nous », conclut-il.
Horizon
Horizon, des contenus marketing présentés par et pour nos annonceurs.