DPJ Côte-Nord : la liste d’attente recommence à grimper en raison de la crise
Nadia Denis, directrice de la DPJ Côte-Nord. Photo Emy-Jane Déry
Les enfants en attente de services à la DPJ Côte-Nord continuent de s’accumuler sur la liste d’attente de l’organisation, qui avait pourtant réussi à reprendre le contrôle de celle-ci, mais qui voit ses efforts minés par la crise occasionnée par la fin du recours à la main-d’oeuvre indépendante.
La directrice de la protection de la jeunesse (DPJ) Côte-Nord a fait le bilan de ses opérations annuelles, mardi. Pour 2023-2024, on observe une baisse de 34% des signalements traités dans la région, avec 2 912. On parle de huit enfants par jour.
Ces baisses s’expliquent notamment par de nouvelles façons de travailler mises en place, qui incluent la participation de différents intervenants du milieu communautaire dans les dossiers.
Or, la DPJ fait face à un important problème de main-d’œuvre.
“C’est difficile”, a admis Nadia Denis, directrice de la DPJ Côte-Nord.
Dans les derniers mois, l’organisation a senti l’effet de la fin du recours à la main-d’oeuvre indépendante (MOI) imposée par Québec.
À l’application des mesures, ce sont 50% des effectifs qui proviennent de la MOI. On y retrouve par exemple les intervenants responsables de faire les suivis psychosociaux des enfants placés en famille d’accueil.
À l’évaluation, il manque 14 intervenants sur la Côte-Nord. Actuellement, il y en a seulement neuf pour servir le grand territoire nord-côtier.
Résultat : la liste d’attente revient en force. On oscille autour de 70 enfants en attente, tandis qu’on était plutôt autour d’une vingtaine.
“On répond toujours aux urgences. Les enfants qui doivent être vus rapidement dans un délai 0-48h sont vus. Les enfants en situation [d’attente], c’est ceux dont la situation est moins urgente. On a des personnes qui s’occupent de faire de la vigie pour eux, il ne se passe pas rien. Et il y a une repriorisastion constante qui se fait”, a précisé Mme Denis.
Violence conjugale
Au total, 195 des signalements nord-côtiers concernaient des enfants exposés à de la violence conjugale en 2023-2024, soit 6,5%. Au Québec, cette proportion atteint 12,5%.
La DPJ met l’emphase sur cet élément pour son bilan annuel.
“Il est crucial de reconnaître que les enfants exposés à la violence conjugale peuvent vivre de la peur et de l’insécurité, ce qui peut entraîner des problèmes de santé mentale, des troubles du comportement et des difficultés scolaires”, note l’organisation.
Une cellule de crise avec les intervenants communautaires se met désormais en place lorsque ce type de problématique est identifiée. La façon de faire est implantée dans Manicouagan depuis 2022 et depuis 2023, dans Sept-Rivières.
Il s’agit d’un filet de protection qui permet une intervention rapide de tous les intervenants de concert.
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