Fédération québécoise des coopératives forestières: pour un régime forestier plus résilient
La FQCF plaide pour un régime forestier plus résilient et adapté aux nouvelles réalités, notamment celle des changements climatiques. Photo archives
Si la Fédération québécoise des coopératives forestières soutient la démarche « prudente » du gouvernement du Québec en ce qui a trait au caribou, elle le presse toutefois d’aller de l’avant avec une refonte du régime forestier.
La FQCF a déposé un mémoire dans le cadre de la démarche de réflexion sur l’avenir de la forêt annoncée en novembre dernier. Des consultations ont eu lieu dans les derniers mois et ont culminé le 11 avril dernier lors d’une grande rencontre nationale.
« Ça fait longtemps qu’on demande au gouvernement de rouvrir la loi sur l’aménagement durable des forêts pour lui apporter des modifications parce qu’on considère que le régime actuel ne fonctionne plus et n’est pas du tout adapté à la réalité des changements climatiques », soutient Annie Beaupré, ing. f, directrice générale de la FQCF.
La FQCF a non seulement déposé un mémoire au nom de ses membres, mais elle est également cosignataire du mémoire conjoint des Partenaires pour l’avenir de la forêt québécois.
« On a travaillé avec un groupe de 20 partenaires -privé, coops, usines de transformation, groupes de conservations de la nature, fédérations de pourvoiries -, soit un éventail très large de tous les partenaires qui ont à évoluer à l’intérieur de ce régime et qui doivent composer avec les balises mises en place. On s’est entendu sur des changements pour lesquels on est tous d’accord. On s’est dit qu’en faisant ça, ce serait plus facile pour la ministre. »
Le collectif a aidé soutenu par l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec qui a agi à titre de facilitateur.
« On s’est entendu sur ce qu’on veut changer et on est rendu à travailler sur le comment, concrètement, on peut implanter ça dans le territoire forestier du Québec », indique Mme Beaupré.
Le collectif demande, notamment, une plus grande agilité dans le système. « On en a grandement perdu quand on a mis en place le nouveau régime forestier en 2013. Et on veut de la prévisibilité. Présentement, on gère la forêt en silo et on veut les faire exploser parce qu’on ne peut pas faire de la foresterie comme ça parce que ça fait exploser les coûts », affirme la dg de la FQCF.
La protection des espèces animales en danger n’est pas éludée. «Dans le document commun, rien ne concerne une espèce en particulier, mais on parle d’un approche écologique qui continue de miser sur la forêt naturelle pour s’adapter et d’un effort sylvicole accru dans certaines zones pour augmenter la possibilité forestière, ce qui donnerait une marge de manoeuvre pour la création de nouvelles aires protégées par exemple », indique-t-elle.
Les feux seront de plus en plus fréquents et imposeront le ton.
« Si on n’a pas assez d’argent pour remettre en production les superficies brulées, ça veut dire une baisse de possibilité forestière. Moins de bois, c’est moins de bois dans les usines et on voit poindre des fermetures dans les mois et années à venir. Il faut adapter nos façons de faire de la sylviculture, replanter davantage de feuillus qui vont être plus résilients au feu, etc. On sait ce qu’on à faire, mais on n’a pas les moyens de le faire. Il faut un plan! »
Les conclusions de la ministre sur le processus de consultation sont attendues dans les prochains jours. « La ministre nous a clairement dit lors de la rencontre provinciale sur l’avenir des forêts que s’il fallait rouvrir la loi sur l’aménagement durable pour apporter les changements nécessaires, qu’elle allait le faire. Elle doit déposer son rapport d’ici la fin juin et c’est là que le gros travail va commencer », espère Annie Beaupré.
Le réseau de la FQCF compte 2600 travailleurs répartis dans 30 coopératives.
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