L’enjeu des négociations entre Air Liaison et la MRC de Manicouagan est crucial pour la Chambre de commerce et d’industrie de Manicouagan (CCIM). L’escale d’Air Liaison peut continuer, mais l’organisation craint tout de même un crash si aucune solution pérenne n’est apportée rapidement.
« Le problème actuellement, c’est que toutes les portions politiques se lancent la balle. Ce qu’on souhaite, c’est que les parties prenantes s’assoient à la table et règlent la situation », déclare Jean-François Gauthier, président de la CCIM.
Il y a à peine deux semaines, ce dernier a dû faire des représentations afin d’éviter la catastrophe. « On a eu des informations qu’on a prises au sérieux, parce qu’on représente les gens d’affaires. On a rencontré en amont les personnes responsables et on a joué un rôle un peu plus important quant à la suite du déblocage. Il était minuit moins une », confie ce dernier.
Selon la Chambre de commerce, Air Liaison avait dévoilé son intention d’annuler son escale à Baie-Comeau, faute de réponse de la part de la MRC.
« Nous, les démarches, on les a commencées en mars dès qu’Antonio Hortas a rencontré pour la première fois la MRC pour dire qu’on avait une grande inquiétude dans ce dossier-là. Le délai était expiré quand ils ont décidé de prendre la décision, ça a donc traîné du côté de la MRC très longtemps », fait savoir pour sa part le directeur général de la CCIM, Jeff Dufour Tremblay.
Concret et fiable
Le milieu ne peut plus se permettre de gérer la situation du transport aérien dans la Manicouagan avec des pansements, clament les deux interlocuteurs. « Les solutions tampons, c’est terminé. Ça prend une solution fiable à long terme où on va pouvoir bâtir à partir de quelque chose. Là, on fait juste patcher les trous et aux six mois, c’est à recommencer », lance M. Gauthier.
La déficience du transport aérien régional s’ajoute, selon lui, aux nombreuses problématiques avec la Société des traversiers du Québec et le manque d’un lien routier fiable. « On n’est pas là pour faire des revendications, ce qu’on veut, c’est qu’ils trouvent des solutions à long terme », ajoute-t-il.
Pour son collègue, l’aéroport souffre de son « manque de modèle d’affaires ». « Elle n’est pas gérée comme un outil de développement économique », soutient M. Dufour Tremblay.
« Sans escale, ça réduit notre chance d’attirer des gens. On pense aussi à tous les spécialistes qui voyagent par avion. Il y a des spécialistes dans le monde de la santé, mais aussi dans le domaine industriel et commercial », poursuit-il.
Pas parfait, mais essentiel
Jeff Dufour Tremblay est un habitué du transport aérien régional. « Même si le service n’est pas parfait, au moins on en a un », dit-il.
« Selon moi, la MRC doit prendre tous ses moyens pour maintenir le service aérien à l’aéroport de Pointe-Lebel. On l’a déjà dit, mais si demain PAL Airlines voulait prendre le relais d’Air Liaison, il va falloir répondre à leurs critères à eux. On n’est pas dans un marché où on peut se permettre de mettre nos critères », évoque le directeur général.
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