FSQ-CSQ: les infirmières appelées à se prononcer sur l’entente de principe

Par Lia Lévesque/La Presse Canadienne 1:19 PM - 3 juillet 2024
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Une infirmière s'affaire auprès d'un patient alité dans une photo prise le 25 janvier 2022. La Presse Canadienne/Chris Young

L’hypothèse de règlement qui avait été convenue avec Québec pour renouveler la convention collective de 5000 infirmières de la CSQ sera bel et bien soumise aux membres. 

L’instance intermédiaire de la Fédération de la santé du Québec, affiliée à la CSQ, a entériné dans une proportion de 89 % l’hypothèse de règlement qui avait été conclue avec le Conseil du trésor.

L’entente de principe sera soumise aux membres lors d’assemblées générales à compter de lundi prochain et jusqu’au 25 juillet, a fait savoir en entrevue mercredi Isabelle Dumaine, présidente de la FSQ. 

Il ne s’agit pas de la première hypothèse de règlement pour la FSQ. Elle en avait déjà eu une en décembre, mais une instance intermédiaire l’avait rejetée en janvier — ce qui fait que les membres n’avaient pas été appelés à se prononcer.

Des gains

Mme Dumaine estime avoir réalisé des gains depuis. «On est allé chercher des choses qu’on n’avait pas obtenues. Évidemment, on n’a pas tout ce qu’on voulait; on a dû faire beaucoup de compromis. Mais il y a des choses auxquelles les membres tenaient et qu’on a réussi à aller chercher à la toute dernière minute. Ça s’est vraiment passé dans la dernière semaine.»

Elle cite entre autres des montants qui ont été négociés pour des projets pilotes touchant les infirmières auxiliaires qui font de la formation et de l’orientation.

Elle cite également des bonifications pour le personnel qui travaille selon un horaire de 12 heures.

Aussi, «une demande que la FSQ traîne depuis longtemps, longtemps, c’est de reconnaître l’obligation pour nos salariées de faire partie d’ordres professionnels. On a réussi à avoir une clause» reconnaissant ce fait, souligne Mme Dumaine.

«Ce sont des gains, comme ça, qui, quand on les accumule, on finit par avoir des mesures plus attrayantes que ce qu’on avait présentement», résume la dirigeante syndicale.

Mobilité

Les déplacements d’infirmières d’unités de soins ou d’établissements, pour répondre aux besoins, qui posent tant problème à la FIQ, ne posaient pas le même problème à la FSQ.

«La proposition du gouvernement de revoir la définition de centre d’activités, elle est à peu près similaire à tout ce qu’on a dans nos conventions collectives locales. Donc, il n’y aura pas plus de mobilité de personnel avec la proposition qui nous a été faite, parce que c’était déjà ce qu’il y avait dans nos conventions locales, à peu de chose près. Pour la FSQ, ça n’a pas d’impact, cette modification-là», explique Mme Dumaine.

Pénurie en Côte-Nord

Cette entente de principe est d’autant plus importante que la FSQ représente notamment les infirmières de la Côte-Nord, là où sévit une grave pénurie de personnel dans la santé, au point où Québec doit déployer une équipe volante.

«Dans notre entente sectorielle, on a réussi à bonifier les montants qui vont permettre autant aux gens de la Côte-Nord que du Nord-du-Québec et de la Gaspésie d’avoir des montants supplémentaires pour avoir des projets d’attraction et de rétention. C’est vraiment par de meilleures conditions de travail et des projets structurants qu’on va pouvoir attirer des gens dans nos régions. Et ce qu’on a réussi à négocier, c’est de vraiment laisser toute la place aux équipes locales de trouver des mesures d’attraction et rétention pour leur région», rapporte Mme Dumaine.

Elle réserve l’entièreté du dévoilement du contenu de l’entente de principe pour ses 5000 membres. Et elle ne tient rien pour acquis.

«Le gros problème, ce sont les conditions de travail. Et c’est ce qui fait qu’on a de si grandes pénuries de personnel. Mais, dans les circonstances, on est content et on espère que les membres aussi vont apprécier tout le travail qui aura été fait par l’équipe de négo. Mais il y aura du travail encore à faire pour la prochaine négociation, ça c’est sûr», conclut-elle.

La FSQ représente des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes dans les régions de Laval, de la Côte-Nord, du Nord-du-Québec, de la Gaspésie et de Montréal.

Elle est l’organisation syndicale qui représente le plus grand nombre d’infirmières après la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui n’a toujours pas renouvelé sa convention collective. La FIQ a 80 000 membres et elle poursuit sa négociation avec Québec en juillet.