1667 ménages sans logement: la crise n’épargne aucune région du Québec
Une personne marche près de meubles laissés sur le bord de la rue à Montréal, le 1er juillet 2024. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes
Aucune région n’échappe désormais à la crise du logement. Dressant le bilan de la situation, jeudi à Montréal, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) a fait état de 1667 ménages sans logement, sans bail ou en recherche de logement, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Toutes les villes d’importance de la province affichent un taux d’inoccupation de 1,5 % ou moins, alors que l’équilibre se situe à 3 %. Plusieurs d’entre elles affichent même des taux en deçà de 1 %. C’est le cas, notamment, de Granby (0,3 %), Trois-Rivières (0,4 %), Drummondville (0,5 %), Rimouski (0,6 %) et Québec (0,9 %), alors que Gatineau se situe exactement à 1 %.
Parmi les 1667 ménages sans logement en date de jeudi, un nombre qui ira sans doute en augmentant dans les prochains jours, 379 sont temporairement hébergés par les municipalités – dans des hôtels dans la plupart des cas – ou chez des proches. Les autres sont dans diverses situations précaires, notamment en camping ou dans leurs véhicules.
De plus, ce chiffre sans précédent survient alors que l’on constate une baisse importante du nombre de déménagements par rapport à 2018. En d’autres termes, même si moins de ménages déménagent, le nombre de ceux qui sont en difficulté augmente.
La porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, a raconté à titre d’exemple que la pression est tellement forte qu’on a même vu un propriétaire évincer des locataires pour héberger son fils qui avait lui-même été évincé et ne parvenait plus à trouver de logement.
Sévère manque de logements sociaux
Bien que le FRAPRU salue l’élargissement des services d’aide financés par le gouvernement du Québec, il demande qu’ils soient financés et en en vigueur à l’année puisque la crise ne se limite plus au 1er juillet, mais bien échelonnée sur 12 mois puisque le problème revient au premier jour de chaque mois.
L’organisme reproche par ailleurs sévèrement au gouvernement Legault son inaction en matière de construction de logements sociaux. Il presse Québec de présenter un plan d’action en matière de logement, soulignant que ce plan d’action est attendu depuis le printemps 2022 et déplore qu’aucune nouvelle consultation à ce sujet n’ait eu lieu depuis 2020.
Selon le FRAPRU, il faudrait construire quelque 160 000 logements sociaux d’ici 15 ans afin que ceux-ci représentent 20 % du parc locatif, un minimum dans le contexte de surenchère actuel. L’organisme va plus loin, réclamant l’interdiction de l’hébergement à court terme de type Airbnb, une mesure nécessaire dans un contexte de crise qui permettrait de remettre au bas mot 30 000 logements sur le marché.
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