Décret pour la protection du caribou: Groupe Boisaco interpelle le PM Trudeau
L'usine de Boisaco à Sacré-Coeur. Photo archives
Steeve St-Gelais, président et André Gilbert ing.f., directeur général de Groupe Boisaco, à Sacré-Cœur, cosignent une lettre acheminée au premier ministre canadien Justin Trudeau le 3 juillet. Ils l’intiment de réfléchir aux conséquences d’un décret fédéral pour la protection du caribou.
Le ton de la lettre est sans ambiguïté. « Votre gouvernement est-il conscient qu’il pourrait sacrifier nos travailleurs, nos citoyens et nos communautés ? », lancent d’emblée les deux hommes , dans une volonté claire de faire valoir leur point auprès du PM.
Ils réagissent au document « Portée proposée d’un décret en vertu de l’article 80 de la Loi sur les espèces en péril pour assurer la protection du caribou, population boréale (Rangifer tarandus) » publié le 20 juin.
« Nous dressons le constat suivant : on peut sortir le Ministre du milieu militant mais le militantisme n’est jamais sorti du Ministre », écrivent le dg et le président, visiblement inquiets des conséquences d’un tel décret. (…) Sur la forme, nous avons été frappés par l’usage du champ lexical « de la destruction et du dommage » associé à la récolte forestière (…). À l’image des propos véhiculés par certains groupes militants, de multiples fausses perceptions se retrouvent encore une fois dans ce document de travail », peut-on lire dans la missive signée par MM Gilbert et St-Gelais.
Les deux cosignataires vont encore plus loin. « En observant la carte présentée pour le secteur du Pipmuacan, nous comprenons rapidement que les impacts pourraient compromettre carrément l’existence du groupe Boisaco, incluant celle de toutes les entreprises de 1re, 2e et 3e transformation qui y sont associées », écrivent-ils.
Ils évaluent que les superficies de protection envisagées représentent près de 40% de la totalité des superficies dédiées à l’aménagement forestier du territoire d’où proviennent leurs « approvisionnements historiques ».
Les impacts du décret ne tarderaient pas à se faire sentir alors que « 70% des volumes de la garantie d’approvisionnement annuelle de Boisaco pourraient être compromis par un tel décret », écrivent-ils, évoquant de plus les «graves enjeux socio-économiques » de la MRC de la Haute-Côte-Nord.
Les têtes dirigeantes du Groupe Boisaco estiment toutefois qu’il est possible de concilier protection du caribou et maintien de la vitalité économique du territoire, en évitant notamment de mettre sur le dos de la foresterie tous les périls qui le menacent. Ils mentionnent alors la chasse de subsistance, le braconnage et la prédation par les loups, rappelant que des politiques de contrôle de ce prédateur menées dans l’Ouest canadien ont permis d’augmenter les effectifs de caribous de 52% depuis 2020.
« Votre gouvernement doit faire preuve d’ouverture et d’honnêteté vis-à-vis des populations qui vivent de la forêt, et ce pour garantir à toutes et tous, y compris à la biodiversité, un avenir durable. Chose certaine, nos travailleurs, nos citoyens et nos communautés n’accepteront pas d’être l’agneau sacrifié sur l’autel d’un militantisme sans nuance », concluent-ils.
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