D’un bout à l’autre de la Côte-Nord, les producteurs de petits fruits ont vu leur saison démarrer plus tôt qu’à l’habitude. Mais la pluie manque à l’appel.
Keven Emond, de la bleuetière du même nom, estime que la pluie est garante du succès de la saison. « On est quand même d’avance, mais c’est sûr que ça va prendre un peu de pluie! On est dans une petite sécheresse. S’il pleut, ça s’annonce bien! », estime M. Émond. La période cruciale de la pollinisation a « super bien été ». « On va avoir de bons rendements », se réjouit l’entrepreneur.
Les activités de récolte à la bleuetière commencent normalement durant la première semaine d’août, mais il croit pouvoir récolter ses premiers bleuets plus tôt.
L’usine installée dans l’église de Longue-Rive ne traite pas que les bleuets de l’entreprise, mais également ceux d’entreprises des environs. « On fait du travail à forfait pour Mingan. On achète ou on traite du bleuet un peu partout. On ramasse aussi pour les autres », résume M. Émond qui voit grand pour son entreprise. « On attend des nouvelles pour certaines subventions », lance-t-il, volontairement discret. Il confie quand même que les investissements espérés permettraient d’optimiser les opérations de triage de bleuets à l’usine. « Avec le manque de main-d’œuvre, il faut être plus rapide! », lance M. Émond.
Le traitement d’une centaine de milliers de livres est prévu cette année.
Plus à l’est, Alain Imbeault, de la ferme du même nom, récolte des bleuets dans le secteur Jacques-Cartier, à une vingtaine de kilomètres de Sept-Îles. Au moment d’écrire ces lignes, le 10 juillet, les bleuets étaient présents en abondance, mais petits. « La pollinisation est finie depuis une semaine et demie, mais c’est des petites têtes d’épingle. Il manque vraiment de la pluie », relate M. Imbeault.
Jusqu’ici, la saison est pourtant bonne sur la Côte-Nord selon le Bilan de mi-saison 2024 en assurance récolte de la Financière agricole.
En date du 2 juillet, aucun dommage significatif à la survie hivernale et au gel hâtif des plants de bleuets n’était à déplorer.
Président régional pour l’UPA UPA Côte-Nord, Daniel Harvey est propriétaire de Bleuets Sylma. Il est donc aux premières loges pour analyser le début de la saison de production. «Ici, à Pointe-aux-Outardes, la saison dans les petits fruits a démarré plus lentement étant donné les températures plus fraiches, mais ça s’est bien replacé », explique-t-il.
Les belles journées des dernières semaines ont été particulièrement adéquates pour la pollinisation. « C’est bien parti, mais avoir un peu plus d’eau ferait du bien », dit le producteur de bleuets nains semi-cultivés sauvages. Dans ce genre d’exploitation, l’implantation d’un système d’irrigation n’est pas envisageable , car les superficies sont trop étendues.
« Le bleuet est une plante de sécheresse, mais il y a des limites. Le manque d’eau peut affecter la grosseur du fruit s’il y a moins d’eau », résume-t-il. Bleuets Sylma récolte entre 200 000 et 300 000 livres de petits fruits bleus annuellement.
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