La coopérative Boisaco de Sacré-Cœur talonne Justin Trudeau. Une 3e lettre a été acheminée au cabinet du premier ministre en ce 11 juillet, lui demandant avec vigueur de « prendre en compte tous les faits et tous les enjeux, dans une vision de développement durable », dans le dossier de la protection de l’habitat du caribou.
« Votre gouvernement doit agir de manière raisonnée et responsable. Il n’est pas une organisation militante… », expriment d’entrée de jeu Steeve St-Gelais et André Gilbert ing.f., respectivement président et directeur général de Boisaco.
Le décret d’urgence du fédéral dans ce dossier est un non-sens aux yeux des cosignataires qui remettent en cause «la supposée urgence d’agir » véhiculée par le ministre de l’Environnement Steven Guilbeault.
« Saviez-vous que le caribou forestier n’est pas une espèce en elle-même, mais un écotype du caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) ? Cela signifie qu’il appartient à la même sous-espèce que les quelques 175000 caribous toundriques évoluant au nord, mais les individus concernés sont demeurés plus au sud, dans des zones forestières, au lieu d’adopter un comportement migratoire », écrivent-ils, arguant que « ces faits permettent de mettre en perspective que l’espèce du caribou (Rangifer tarandus) n’est pas menacée de disparaître de manière imminente au Québec. »
Ils affirment également que 75% à 80% des caribous forestiers recensés lors des derniers inventaires réalisés au Québec étaient situés soit au nord de la limite nordique des forêts attribuables, soit dans des aires protégées, hors des secteurs d’activité forestière.
MM St-Gelais et Gilbert martèlent que les impacts d’un décret limitant l’activité forestière sur le territoire d’activité de la coopérative mettraient en péril la viabilité de l’entreprise.
« Dans le cadre d’une analyse réalisée de par le passé, nous avions pu établir sur la base des résultats financiers réels des 7 années précédentes (2013-2020), qu’une baisse de nos volumes d’approvisionnement de 20% engendrait une disparition de la rentabilité de près de 80%. Un tel scénario compromettait carrément l’existence de notre usine de première transformation et par le fait même, celle de toutes les entités de 1ère, 2e et 3e transformation du Groupe Boisaco. »
Jusqu’ici, les missives acheminées au premier ministre sont demeurées lettre morte, mais Boisaco n’entend pas lâcher le morceau.
« Nos travailleurs, nos citoyens et nos communautés se sentent de plus en plus pris au piège. Savez-vous ce que fait un animal pris dans un piège, Monsieur le Premier Ministre ? Il se bat pour sa survie et il est prêt à tout pour y arriver… Tel est notre ressenti. Nous vous demandons d’intervenir Monsieur le Premier Ministre, afin de mettre fin à cette menace de décret avant qu’il ne soit trop tard », concluent-ils.
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