L’expédition bleue est lancée

Par Renaud Cyr 12:30 PM - 24 juillet 2024
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L'équipage à bord du voilier Vanamo qui sillonnera le Parc marin. Photo Courtoisie

Jusqu’au 5 août, l’Expédition Bleues sillonnera le Parc Marin Saguenay-St-Laurent dans Charlevoix, au Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord pour mieux comprendre le degré de pollution plastique dans cette partie du cours d’eau.

L’objectif est de collecter des données sur les types de microplastiques, leur taille ainsi que leur endroit de concentration.

La cheffe de mission et fondatrice de l’Organisation Bleue Anne-Marie Asselin indique que les eaux au large de Charlevoix, de la Côte-Nord et du Bas-Saint-Laurent à la convergence du Fjord du Saguenay ne figurent pas dans les données canadiennes sur la pollution plastique.

« Pour nous c’est une fierté, car le Fjord du Saguenay est très peu étudié et très peu compris. Le Parc marin est aussi un endroit emblématique et chouchou des Québécois en plus d’être une destination prisée à l’international », souligne la cheffe de mission.

Encore peu compris

Les microplastiques sont en voie de devenir ce que le plomb et l’amiante étaient pour nos parents et grands-parents.

Les effets des résidus de plastique sur la santé humaine, animale et faunique demeurent pour l’instant en grande partie un mystère, bien que ses effets chez d’autres mammifères laissent penser le pire.

Le principal problème qui persiste est le nombre presque infini de substances chimiques libérées par les différents types de plastique.

Certaines études menées sur des souris recensent des problèmes de fertilité chez la femelle et des troubles cognitifs.

Le Saint-Laurent reçoit tout le plastique des Grands-Lacs, menant à la création d’une gigantesque brocante sous-marine. Photo Facebook

La science arrive toutefois à un constat qui a le mérite d’être clair : les microplastiques sont partout.

L’équipage, qui voyagera à bord du voilier Vanamo, prendra part à des exercices de plongée en apnée pour recueillir des données sur des colonies d’invertébrés comme les oursins verts, les moules bleues et les myes communes qui sont près de la base de la chaîne alimentaire dans le fleuve.

« L’intention avec ces espèces est de cibler des espèces commerciales qui sont consommées. C’est certain que si on trouve des traces, ça va laisser soupçonner qu’on peut en trouver dans tous les êtres vivants qui vivent dans l’estuaire du Saint-Laurent », indique Anne-Marie Asselin.

Agir pour l’avenir

Anne-Marie Asselin place beaucoup d’espoir dans la sensibilisation et la politique locale et internationale, qui est de plus en plus « impliqué pour comprendre et diminuer l’impact » de la pollution au microplastiques.

Cette expédition permettra au gouvernement fédéral d’avoir accès à des données fraîches par le biais de l’expédition, qui prendra le large pour le Nunavik en 2025 avec le même objectif.

La cheffe de mission assure qu’il existe des technologies qui pourraient « bloquer la libération des microplastiques » dans l’environnement, mais que celles-ci demeurent embryonnaires.