Décret d’urgence pour le caribou : le CRE Capitale-Nationale s’en mêle

Par Emelie Bernier 3:44 PM - 9 septembre 2024 Initiative de journalisme local
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Il faut repenser la foresterie, selon le Conseil régional en environnement-région de la Capitale-Nationale.

 Le Conseil régional de l’environnement (CRÉ)- région de la Capitale-Nationale appelle à poser un regard plus large sur les conséquences de l’adoption, ou non, du décret fédéral de protection du caribou. Les pertes encourues en lien avec l’adoption d’un décret fédéral de protection du caribou pourraient atteindre 900 millions de dollars sur 10 ans selon des données révélées ce lundi*,  mais la CRÉ invite à regarder ces données sous un autre angle.

David Viens, directeur Milieux naturels au CRE Capitale-Nationale, indique que « l’industrie forestière au Québec est déjà largement subventionnée ».

En 2020, les subventions ont atteint 114 millions, ceux-ci s’ajoutant au 370 millions de 2019, rappelle-t-il. « Il faut donc mettre en perspective le coût des pertes d’emplois potentielles engendrées par la perte de capacité forestière, et le montant que le Québec allouerait en subventions à l’industrie sur 10 ans », argue M. Viens.

Il affirme également que « l’industrie forestière génère de plus en plus de déficits, et les feux de forêt causés par les changements climatiques engendreront encore plus de pertes de capacité forestière dans le futur. »

Le porte-parole de la CRÉ maintient également que les emplois liés à la foresterie « peuvent être transformés ».

« Une exploitation plus durable de la forêt ouvre la porte à une transition au niveau des emplois dans ce domaine. Dans le contexte d’une exploitation forestière plus durable, d’autres usages forestiers de moindre impact pourraient être appelés à prendre une place plus grande dans le partage des ressources et du financement public », martèle-t-il.

« On répète depuis longtemps qu’il ne faut pas voir la protection du caribou et l’industrie forestière en opposition, mais plutôt comme une opportunité de revoir nos pratiques et de planifier la foresterie intelligemment. Avec les feux de forêts et les réalités des changements climatiques, l’industrie forestière n’aura pas vraiment le choix de s’ajuster à des baisses de possibilités forestières: autant en profiter dès maintenant pour faciliter la transition dans les communautés qui dépendent de l’industrie », conclut M. Viens.

*Rappelons que ces données sont tirées d’une analyse d’impact réalisée par le gouvernement fédéral et ont été révélées plus tôt ce lundi par Radio-Canada.