Un périple difficile pour retrouver ses racines innues
Les participants se réunissent au chalet communautaire d’ITUM après une longue expédition de canot-portage.
En allant étudier à l’extérieur, Malie-Jane Vollant a perdu plusieurs repères que sa famille lui avait transmis dans la forêt du Nitassinan. En descendant la Mishta-Shipu ses souvenirs lui sont revenus.
Malie-Jane Vollant était parmi les 12 participants de Uashat mak Mani-utenam à la troisième édition du projet Aianishkat (de génération en génération, en innu-aimun). L’expédition en canot a duré deux semaines pour se conclure près de l’embouchure de la rivière Moisie (Mishta-Shipu).
L’expérience a permis à Malie-Jane Vollant de revivre des moments marquants de son enfance.
« Plus jeune, je me souviens quand je partais avec mon grand-père et mon père. Tout ce que j’ai fait avec eux dans ma jeunesse m’est revenu », raconte-t-elle, les yeux dans l’eau.
« J’ai beaucoup perdu en allant étudier à l’extérieur. J’ai beaucoup perdu ma langue aussi. Ça m’a permis de revenir à ce que j’étais. »
Mélodie Jourdain-Michel est intervenante au Centre Uauitshitun. La leader du projet admet que le voyage n’a pas toujours été facile.
« On a eu quelques petites mésaventures : on a eu un participant qui est parti et j’ai été évacué. »
Elle a dû se retirer temporairement de l’expédition par voie aérienne en raison de déshydratation. Elle a rejoint le groupe le lendemain en après-midi.
« On a aussi perdu deux jours parce qu’on a dû rester sur place à cause des vents », poursuit-elle.
Ces nombreuses surprises n’ont cependant pas ébranlé l’esprit positif de Malie-Jane Vollant.
« C’était mieux encore ! Moi j’appelais ça le forfait aventure ! », lance-t-elle.
Le projet Aianishkat est une occasion idéale pour les adultes de la communauté de renouer avec leurs racines, selon Mme Jourdain-Michel.
« Ce programme-là, c’est vraiment pour renforcer l’identité innue, développer la résilience, prendre conscience de ses forces et développer l’autonomie en forêt », explique l’intervenante.
« Notre but, c’est que les participants retransmettent ça à leur famille et à leurs enfants pour qu’il y ait une continuité dans l’occupation du territoire. »
Un trajet impressionnant
Le projet Aianishkat invite six hommes et six femmes de 25 ans et plus à se rendre jusqu’au site ancestral des perches au lac Matinipi. Pour s’y rendre, les participants de cette année se sont rendus jusqu’au 117e mille du chemin ferroviaire Tshiuetinen en train le 22 août dernier.
Le groupe a ensuite descendu la rivière Mishta-Shipu pour terminer leur périple au débarcadère de Shipit à la rivière Moisie. Ils ont terminé l’expédition le 4 septembre dernier.
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