Violence : climat de peur pour des parents à Chute-aux-Outardes
Selon les familles questionnées par Le Manic, le 3 septembre, plusieurs enfants et adolescents se trouvaient dans ce parc quand les coups de feu se sont fait entendre. L’événement se serait déroulé dans un logement à quelques mètres de la cour d’école. Photo Josée-Anne Pouliot
Les résidents de Chute-aux-Outardes en ont ras le bol. Une dizaine de personnes ont confié leur mécontentement sur les réseaux sociaux et au journal Le Manic. « Ç’a pu de bon sens », dénoncent plusieurs citoyens à visage couvert, par peur de représailles.
Le 3 septembre, la Sûreté du Québec a dû intervenir pour une agression à main armée accompagnée de coups de feu entendus alors qu’il faisait encore jour. Des adultes tout comme des mineurs ont été témoins de ces sons retentissants.
L’événement s’est produit tout près de la cour de l’école primaire Richard, ce qui augmente l’inquiétude des parents.
Lieu rassembleur pour les enfants et les adolescents qui s’y retrouvent après le souper, les mineurs se sont fait interrompre leur soirée lorsque cet épisode de violence a eu lieu.
Selon des mères et pères de famille, les policiers auraient demandé aux enfants de quitter le parc et de rentrer à la maison pour des mesures de sécurité.
L’une des mamans a confié au Journal qu’un des policiers lui avait dit de rentrer chez elle rapidement puisque le tireur n’aurait pas été retrouvé. « Ma fille a peur, elle ne veut plus sortir », déplore la dame, encore sous le choc.
Elle ajoute avec crainte que « c’est rendu dangereux, même pour nos enfants ». Celle qui a peur qu’une balle perdue heurte un bambin une prochaine fois ne comprend pas cette montée de violence en aussi peu de temps. « Je suis tannée », lance-t-elle.
Moins de 10 jours avant le dernier événement, soit le 26 août, une partie de la rue du Ravin avait été barrée pour « une chicane entre gens connus par les autorités », selon ce que rapportait la Sûreté du Québec.
D’ailleurs, certains résidents se rappellent des agressions armées qui se sont produites en septembre et décembre 2023, toujours dans leur village.
« Qu’est-ce qu’ils attendent ? »
Des familles, surtout les pères, sont en colère contre les autorités policières. L’un d’eux a raconté avoir l’impression « de devoir s’en occuper ».
Le silence de la Sûreté du Québec met en furie un autre citoyen qui ne comprend pas qu’il n’y ait pas plus de surveillance ou de présence policière dans les rues de la municipalité depuis un an.
Les autres personnes rencontrées par Le Manic ne cachent pas leur frayeur. Certains citoyens en sont rendus à barrer leur porte, même lorsqu’ils sont à l’intérieur, ce qu’ils ne faisaient pas auparavant.
Une résidente divulgue ne plus vouloir sortir de la maison lorsqu’elle arrive du travail vers 17 h et une femme dans la mi-vingtaine avoue avoir déménagé pour des raisons de « paix d’esprit ».
De son côté, le maire de Chute-aux-Outardes, Christian Malouin, précise que la Municipalité est en discussion avec la Sûreté du Québec et que « tout ce qui doit être fait est fait ». M. Malouin ajoute que la Sûreté du Québec doit poursuivre ses enquêtes et que des citoyens, des organismes et le personnel de l’école Richard ont été rencontrés.
Division des crimes majeurs
Confirmée par le sergent Hugues Beaulieu de la Sûreté du Québec, l’agression armée du 3 septembre a fait un blessé qui a été transporté à l’Hôpital Le Royer de Baie-Comeau pour des blessures mineures.
Questionné à savoir si l’auteur de cet événement violent a finalement été arrêté, le sergent Beaulieu explique que le dossier fait actuellement l’objet d’une enquête de la division des crimes majeurs, sans donner plus de détails.
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