Traverse Matane Côte-Nord : les Métallos demandent au PQ de se rétracter

Par Johannie Gaudreault 10:03 AM - 27 septembre 2024
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Si la traverse Matane–Côte-Nord devenait un service essentiel, le droit de grève des travailleurs serait menacé, estime le Syndicat des Métallos. Photo Johannie Gaudreault

Le Syndicat des Métallos qualifie de « faux pas anti-syndical » la motion présentée par le député péquiste Pascal Bérubé aujourd’hui. Elle cherche « à brimer le droit de grève des travailleurs de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout », disent-ils.

« Cette tentative d’ingérence politique dans la définition des services essentiels est inacceptable. C’est indigne du Parti québécois qui prétend être un parti favorable aux travailleurs et travailleuses. Nous demandons au PQ de se rétracter », lance le représentant syndical des Métallos responsable du secteur maritime, Luc Laberge, par voie de communiqué, le 26 septembre.

Le Syndicat rappelle que le droit de grève découle du droit d’association et il est garanti par la Charte québécoise des droits et libertés. La motion présentée par Pascal Bérubé aurait pour effet de restreindre le droit de grève des travailleurs de la traverse en la reconnaissant comme un service essentiel, estime-t-il.

« Ça fait 19 mois que les négociations traînent en longueur, que la Société des traversiers du Québec nous fait perdre notre temps lors de rencontres où ils n’ont pas de mandat. Ça fait 19 mois que nos membres officiers de navigation et officiers mécaniciens n’ont pas eu d’augmentation de salaire. On aurait aimé ça entendre le député prendre leur défense… L’entendre rappeler la STQ à l’ordre pour que ça avance plus vite », souligne M. Laberge.

Rappelons que le litige porte principalement sur les salaires, qui sont en moyenne 10 $ l’heure inférieurs chez les officiers mécaniciens et de navigation de la STQ par rapport à ceux qui occupent des emplois comparables dans le privé.

Du côté des syndiqués non brevetés, un écart de 5 $ l’heure subsiste entre les travailleurs de la STQ et les autres, selon les données du Syndicat.

« Pour offrir un service de qualité à la population, il faut payer les travailleurs convenablement. La STQ se débat avec un manque de main-d’œuvre depuis longtemps parce qu’elle rechigne à payer correctement son monde. Ça doit se régler rapidement, mais pas en en brimant les droits des travailleurs », conclut le représentant syndical.  

Notons que le Conseil des services essentiels considère comme un service essentiel les traverses qui constituent l’unique lien routier, afin d’assurer la santé et la sécurité de la population.

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