Pas de médecin de famille ? L’urgence déborde ? La pharmacie pourrait être votre solution.
Les services de consultation pour des affectations courantes, de suivis pour divers problèmes de santé, de prélèvement, de vaccination permettent de désengorger les hôpitaux, tout en offrant un accès rapide à des soins.
Ils empêchent les patients classés priorité 4 ou 5* de se présenter à l’urgence.
« Plusieurs fois par jour, on en voit », dit William Robillard-Neveu, pharmacien propriétaire au Pharmaprix de Baie-Comeau.
Il précise que ce ne sont même pas des suivis poussés. Ce sont des consultations où il n’y a pas d’acte particulier à poser, autre que la vente d’un produit en vente libre.
« Beaucoup de consultations à l’urgence qui peuvent être évitées », dit-il. « Je pense que la pharmacie est un bon endroit où se présenter pour savoir où être redirigé. »
Au Walmart de Sept-Îles, un pharmacien tient à préciser que malgré les lois qui leur donnent et leur donneront de plus en plus de pouvoirs, il ne faut pas oublier qu’ils ne sont pas médecins. Ils ont un pouvoir limité. Une personne ayant un problème de santé urgent doit consulter un médecin.
Télémédecine et pharmacie
La télémédecine offerte par les programmes d’assurances gagne en popularité. Rapide et facile d’accès, il s’agit d’une autre solution pour désengorger les urgences pour des problèmes de santé mineurs. Toutefois, des soins physiques tels que des prélèvements, prise de tension artérielle peuvent être nécessaires afin que le médecin puisse poser son diagnostique et prescrire un traitement, si nécessaire. Les patients peuvent se rendre en pharmacie pour effectuer certains de ces tests.
*Les priorités à l’urgence sont classés selon les priorités 1 à 5 (P1 état pouvant entraîner la mort ou dommages importants, P2 soins immédiats, menace potentielle pour sa vie, P3 l’état du patient pourrait s’aggraver, P4 le temps ne constitue pas un facteur critique et le patient peut même être référé ailleurs qu’à l’urgence, P5 conditions qui peuvent être aigües mais non urgentes ou qui peuvent résulter d’un problème chronique sans signe de détérioration).
Projet de clinique
Un projet pilote de clinique en pharmacie a vu le jour dans cinq Pharmaprix entre Gatineau et Québec. Après un an seulement, son succès a permis de donner le feu vert à vingt autres cliniques. Sept-Îles n’est pas dans la liste, mais le sera dans un avenir plus ou moins rapproché, affirme le pharmacien propriétaire local.
« Le plan est de la faire dans tous les Pharmaprix », dit Adam El Bouhssini. « On ne sait pas quand exactement, mais ce serait dans un avenir proche. Ça peut-être dans un an ou deux, peut-être cinq, mais c’est prévu » , assure-t-il.
Les cliniques ont vu le jour en raison des lois 31-41 (puis bientôt le 67), qui visent à élargir le champ de pratique des pharmaciens. Adam El Bouhssini explique qu’elles seront opérées par les pharmaciens.
« Cette initiative est pour les actes que les pharmaciens peuvent faire », dit-il. « Les ajustements, les prises en charge des maladies chroniques, la vaccination, etc. »
Succès
Le projet pilote a permis à 30 000 patients de consulter en pharmacie. Ceux-ci auraient été des priorités 4 ou 5 à l’urgence. Près de 10 000 consultations ont été effectuées pour des problèmes de santé courants tels que l’infection urinaire chez la femme, le reflux gastrique et l’eczéma. Les pharmaciens ont pris en charge 9 000 patients pour des maladies chroniques. Un total de 1 675 tests rapides contre le streptocoque ont été effectués. Les pharmacies avec clinique ont administré 2,5 fois plus de vaccins, qu’une pharmacie sans clinique.
Du 1er avril 2023 au 31 mars 2024, dans huit établissements du CISSS de la Côte-Nord, on compte un total de 35 637 patients qui ont consulté à l’urgence en priorité 4 et 37 694 en priorité 5. Comme quelques pharmaciens de la Côte-Nord l’ont affirmé au Journal, plusieurs de ces patients auraient pu consulter en pharmacie.
Les services offerts
Les services offerts en pharmacie varient d’une bannière à l’autre. Il est important de vérifier auprès de celle où vous avez un dossier.
Infirmière : Il est difficile pour plusieurs pharmaciens de recruter des infirmières. Mais, une pharmacie qui bénéficie de ces professionnelles pourra prendre en charge beaucoup plus de problèmes de santé. Certains de ces établissements offrent les mesures pour les bas supports, les injections de médicaments, faire ou changer des pansements, prise de prélèvements sanguins (sous certaines conditions), culture pour le streptocoque, etc.
Problème de santé mineur : Un pharmacien peut prescrire sur-le-champ un médicament pour un problème de santé mineur, qui ne nécessite pas de diagnostic, si la situation du patient le requiert. Par exemple : l’aide à la cessation tabagique, une contraception hormonale (pour 6 mois seulement en attente de consultation médicale), une contraception orale d’urgence, traitement pour les poux, le zona (consultation médicale nécessaire dans les 3 jours suivants), les reflux gastriques, dermatite de contact, nausées et vomissements, etc. Ils peuvent aussi conseiller les gens pour les produits en vente libre pour certains problèmes de santé tels que les allergies saisonnières, la conjonctivite allergique, le feu sauvage (herpès buccal), l’ulcère buccal (aphte), la constipation, etc.
Ajustement de médicaments : « Il faut toutefois que ce soit des patients sans médecins de famille. Plusieurs maladies chroniques peuvent être prises en charge. L’hypertension artérielle, l’asthme, dyslipidémie, hypothyroïdie, diabète (avec ou sans insuline), douleurs chroniques, etc. « Dans certains cas, les médecins vont nous demander la prise en charge et dans ce cas, nous permettre d’ajuster les médicaments », indique le pharmacien William Robillard-Neveu. Mais, cette pratique n’est pas très fréquente.
Represcrire : Il est possible de represcrire des médicaments pour certaines conditions pour lesquelles il y a déjà un diagnostic. Par exemple, l’acné, les infections fongiques, conjonctivite ou rhinite allergique, douleurs menstruelles, érythème fessier, les hémorroïdes, l’eczéma, l’infection urinaire chez la femme, etc.
Cliniques voyage : La plupart des pharmacies offrent ce service-conseil, de préférence sur rendez-vous. La vaccination voyage est possible dans quelques établissements. Au CLSC de Sept-Îles, la disponibilité des plages peut varier et le CISSS recommande de prendre son rendez-vous au moins un mois avant le départ afin de permettre de compléter adéquatement la vaccination.
Vaccination : En saison grippale, le vaccin peut être administré dans plusieurs pharmacies.
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