Une mobilisation pour les 20 femmes assassinées
Des femmes se sont rassemblées devant le Centre des femmes de Forestville le 10 octobre pour dessiner des silhouettes représentant les 20 femmes qui ont été assassinées cette année. Photo Johannie Gaudreault
Une femme est victime de meurtre chaque deux semaines depuis le début de l’année 2024. Une statistique qui ébranle les organismes féministes de la province, dont le Centre des femmes de Forestville.
Le 10 octobre, une mobilisation s’est organisée un peu partout au Québec. Au Centre des femmes de Forestville, des représentantes d’organismes communautaires et des citoyennes se sont rassemblées pour dénoncer et parler des 20 femmes assassinées cette année.
Chez les groupes féministes nationaux, « on suggère fortement que chaque jeudi après l’annonce d’un féminicide qu’il y ait une action qui soit posée pour rendre visibles ces meurtres-là », a expliqué Céline Casey, coordonnatrice du Centre des femmes de Forestville.
Les participantes, équipées de craies, ont dessiné des silhouettes sur l’asphalte du stationnement de l’organisme afin de représenter les femmes décédées. Elles y ont également écrit « Pas une de plus ».
« C’est juste pour rendre visible que toutes les fois qu’il y a une femme qui est assassinée, ce sont celles qu’on voit, mais combien d’autres ne le sont pas pour x raisons », a fait savoir Mme Casey.
Même si la majorité des féminicides surviennent dans les grands centres, au moins trois se sont déjà produits sur la Côte-Nord, se rappellent les représentantes. La région demeure aussi dans le haut du classement en termes de violence conjugale.
Une Côte-Nord novatrice
Toutefois, certains changements ou améliorations dans la loi proviennent de la Côte-Nord, tient à rappeler Céline Casey. La question de confidentialité dans lieux hospitaliers en fait partie.
Auparavant, le personnel médical ne pouvait pas partager d’informations sur des personnes qui représentent un danger pour autrui.
« Ce qui faisait qu’un monsieur qui arrivait à l’hôpital en détresse, mais qui avait un gros risque homicidaire envers sa conjointe ou même ses enfants, il n’y avait pas nécessairement de possibilité pour le milieu hospitalier d’appeler la police ou d’établir un filet de sécurité autour de la famille », a relaté Mireille Boivin, agente de liaison au Regroupement des femmes de la Côte-Nord.
« Alors que maintenant, c’est possible de lever la confidentialité dans ce type de moment là où est-ce qu’il y a des gens qui pourraient être en danger à cause d’un risque considérable » poursuit-elle en précisant que cette modification est survenue après l’assassinat de François Lirette et de son fils à Baie-Comeau en 1996.
Le 6 octobre, le Québec a connu son 20e féminicide de l’année. Il y avait eu sept meurtres conjugaux présumés au Québec en 2023, mais 15 en 2022 et 15 autres en 2021.
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