Les femmes sont plus touchées par le Trou noir, dénonce Action-Chômage Côte-Nord

Un rassemblement festif s'est tenu à Tadoussac le 28 octobre afin de dénoncer le système sexiste de l'assurance-emploi. Photo Johannie Gaudreault
Les femmes sont plus affectées que les hommes par le Trou noir de l’assurance-emploi, un régime sexiste et injuste, dénonce Action-Chômage Côte-Nord.
Alors que s’amorce la semaine nationale des chômeuses et chômeurs, l’organisme nord-côtier et l’Alliance interprovinciale ont tenu le 28 octobre un grand rassemblement festif devant les installations du traversier à Tadoussac.
L’événement, organisé en collaboration avec le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), avait pour but de remettre à l’avant-scène la cause des travailleurs de l’industrie saisonnière régionale, en exigeant une réforme du régime de l’assurance-emploi.
Comme les femmes occupent une large part des emplois de l’industrie saisonnière, elles « sortent généralement perdantes d’une telle approche au problème du chômage en région », affirme la directrice d’Action-Chômage Côte-Nord, Line Sirois.
« À preuve, le fait que les emplois saisonniers dans l’industrie touristique de la Côte-Nord sont souvent féminins et moins bien payés que les autres », poursuit-elle.
Selon l’organisme, le quart de la population active de la région travaille dans l’un ou l’autre des divers secteurs saisonniers et 21,5 % de ces mêmes emplois saisonniers sont à temps partiel et majoritairement occupés par des femmes. « C’est injuste et inacceptable », lance Mme Sirois.
Action-Chômage exige que le gouvernement fédéral mette fin « à un tel dysfonctionnement du régime de l’assurance-emploi ». « Il faut le laisser remplir son rôle de filet social sans égard au statut d’emploi à temps plein ou à temps partiel des prestataires, non plus qu’à leur sexe, leur orientation ou leur identité de genre », clame la directrice.
De son côté, le président du Conseil central CSN — Côte-Nord, Guillaume Tremblay a rappelé que la Côte-Nord est la seule région du Québec à afficher une baisse de sa population et les défaillances du régime d’assurance-emploi n’y sont pas étrangères, selon lui.
« Alors que le taux de chômage saisonnier en Haute-Côte-Nord est similaire à celui de la Gaspésie, le niveau de prestation en Haute-Côte-Nord est inférieur à celui de cette région, c’est-à-dire qu’il faut y avoir travaillé plus d’heures pour accéder à l’aide fédérale », commence-t-il.
« Par contre, où qu’on soit sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, les femmes y subissent les mêmes injustices. Partout au pays, les travailleuses de l’industrie saisonnière sont affectées de manière disproportionnée par rapport aux hommes. Il faut que ça change ! Ensemble, on peut faire bouger les choses », laisse-t-il entendre.
Le temps presse
Lors de l’événement de Tadoussac, les participants ont eu droit à une dégustation du pudding chômeur d’Action-Chômage, ainsi qu’au dévoilement d’une bannière géante sur laquelle on peut lire « Pour que la réforme prenne forme ».
Plusieurs représentants régionaux et nationaux ont pris la parole tandis que des membres d’Action-Chômage distribuaient des tracts aux automobilistes en attente d’un traversier.
Vu que la campagne électorale fédérale devrait se dérouler au printemps 2025 ou peut-être même plus tôt, le temps presse pour apporter des améliorations au programme d’assurance-emploi. « Le gouvernement doit agir au plus vite dans le cadre de l’Énoncé économique de novembre 2024 », espère Line Sirois.

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