Les femmes sont plus touchées par le Trou noir, dénonce Action-Chômage Côte-Nord

Par Johannie Gaudreault 10:42 AM - 28 octobre 2024
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Un rassemblement festif s'est tenu à Tadoussac le 28 octobre afin de dénoncer le système sexiste de l'assurance-emploi. Photo Johannie Gaudreault

Les femmes sont plus affectées que les hommes par le Trou noir de l’assurance-emploi, un régime sexiste et injuste, dénonce Action-Chômage Côte-Nord.

Alors que s’amorce la semaine nationale des chômeuses et chômeurs, l’organisme nord-côtier et l’Alliance interprovinciale ont tenu le 28 octobre un grand rassemblement festif devant les installations du traversier à Tadoussac.

L’événement, organisé en collaboration avec le Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), avait pour but de remettre à l’avant-scène la cause des travailleurs de l’industrie saisonnière régionale, en exigeant une réforme du régime de l’assurance-emploi.

Comme les femmes occupent une large part des emplois de l’industrie saisonnière, elles « sortent généralement perdantes d’une telle approche au problème du chômage en région », affirme la directrice d’Action-Chômage Côte-Nord, Line Sirois.

« À preuve, le fait que les emplois saisonniers dans l’industrie touristique de la Côte-Nord sont souvent féminins et moins bien payés que les autres », poursuit-elle.

Selon l’organisme, le quart de la population active de la région travaille dans l’un ou l’autre des divers secteurs saisonniers et 21,5 % de ces mêmes emplois saisonniers sont à temps partiel et majoritairement occupés par des femmes. « C’est injuste et inacceptable », lance Mme Sirois.

Action-Chômage exige que le gouvernement fédéral mette fin « à un tel dysfonctionnement du régime de l’assurance-emploi ». « Il faut le laisser remplir son rôle de filet social sans égard au statut d’emploi à temps plein ou à temps partiel des prestataires, non plus qu’à leur sexe, leur orientation ou leur identité de genre », clame la directrice.

De son côté, le président du Conseil central CSN — Côte-Nord, Guillaume Tremblay a rappelé que la Côte-Nord est la seule région du Québec à afficher une baisse de sa population et les défaillances du régime d’assurance-emploi n’y sont pas étrangères, selon lui.

« Alors que le taux de chômage saisonnier en Haute-Côte-Nord est similaire à celui de la Gaspésie, le niveau de prestation en Haute-Côte-Nord est inférieur à celui de cette région, c’est-à-dire qu’il faut y avoir travaillé plus d’heures pour accéder à l’aide fédérale », commence-t-il. 

« Par contre, où qu’on soit sur la Côte-Nord ou en Gaspésie, les femmes y subissent les mêmes injustices. Partout au pays, les travailleuses de l’industrie saisonnière sont affectées de manière disproportionnée par rapport aux hommes. Il faut que ça change ! Ensemble, on peut faire bouger les choses », laisse-t-il entendre.

Le temps presse

Lors de l’événement de Tadoussac, les participants ont eu droit à une dégustation du pudding chômeur d’Action-Chômage, ainsi qu’au dévoilement d’une bannière géante sur laquelle on peut lire « Pour que la réforme prenne forme ».

Plusieurs représentants régionaux et nationaux ont pris la parole tandis que des membres d’Action-Chômage distribuaient des tracts aux automobilistes en attente d’un traversier.

Vu que la campagne électorale fédérale devrait se dérouler au printemps 2025 ou peut-être même plus tôt, le temps presse pour apporter des améliorations au programme d’assurance-emploi. « Le gouvernement doit agir au plus vite dans le cadre de l’Énoncé économique de novembre 2024 », espère Line Sirois.

Des représentants régionaux et provinciaux ont pris la parole lors du rassemblement le 28 octobre. Photo Johannie Gaudreault

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